Duché d'Arald
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Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord !

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Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord ! Empty Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord !

Message par Invité Lun 16 Fév - 12:20

Le Duc Simoons se présenta devant son bon Prince en piteux état. Il était à bout de souffle, maigre, tremblant, et une lueur de tristesse embrasait le fond de ses yeux cernés. Cependant, un sourire fendit son visage lorsqu'il tendit à son suzerain le petit bout de papier qu'il serrait avec force contre lui une seconde plus tôt.
Le Prince, intrigué, s'empara du précieux papier et le lut. Et son visage passa par toutes les émotions : de la joie à la terreur, de l'excitation à la bienveillante compassion paternelle.
-"Duc Simoons, comment avez-vous... ? Est-ce sûr ?"
Voyant l'état de son fidèle vassal, le Prince Morgan le convia en un lieu plus confortable. C'est donc autour d'un repas princier, assis dans le plus beau des fauteuils près d'un bon feu, que le Duc parla enfin.
-"Ces informations sont sûres, croyez-moi."
-"Et comment avez-vu pu les obtenir ? Tous ceux qui sont partis là-bas ne sont jamais revenus !"
Le Duc prit une gorgée de vin, ferma les yeux un instant, profitant de ce nectar divin, puis les rouvrit plein de souvenirs.



-"Maître ! Yselda s'est installée en plein centre d'Okord !"
-"Comment ? Comment ces barbares osent-ils fouler de leur pieds impurs ces nobles terres ? Qu'on envoie des espions ! Je veux tout savoir de ce camps : hommes, nourriture, défenses, or, et surtout, si Yselda s'y trouve ! Maintenant !"
Et les espions partirent, mais ne revinrent jamais. On dit qu'ils ont été pendus. Que les gens sont naïfs. On ne rigole pas avec les barbares ! Espérons qu'ils aient eu le temps d'utiliser leur fiole de poison pour éviter d'inutiles souffrances.
Partout dans le royaume, la nouvelle se répandit : Yselda est sur nos terres et personne, non, personne n'a pu s'approcher du campement sans le payer de sa vie. Les paysans tremblaient dans leurs chaumières, et les rumeurs allaient bon train. Certains prétendaient avoir vu des fantômes dans l'armée d'Yselda, d'autres jurèrent que des trolls s'étaient joints à l'armée maléfique. Une seule chose était sûre : rien ne l'était. Ni la présence d'Yselda, ni la taille de son armées, ni ce qu'elle nous réservait. Cela ne pouvait plus durer.

-"Qu'on selle mon destrier, qu'on m'apporte vivres et eau pour cinq jours, mes armes les plus légères, trente coudées de corde, ma fiole de poison, mes silex, ma tente, et deux volontaires prêts à aller au devant d'une mort certaine pour le bien de leur royaume !"
Le cri du Duc avait retenti dans tout son château, et les servants n'en croyaient pas leurs oreilles. Le Tueur de barbares était de retour après cette longue guerre contre la Guilde des Justes, et il allait prouver au monde que cette Yselda n'était rien de plus qu'une humaine, qu'une vile barbare.
-"Seigneur, avez-vous perdu la tête ? Vous pensez-vous vraiment meilleur que les autres ? Pensez-vous vraiment pouvoir réussir là où des centaines, des milliers d'espions ont échoué ? Cette guerre contre la Guilde des Justes ne vous a que trop ennuyé, et je comprends que votre sang bout à l'idée de reprendre notre quête sacrée, mais par pitié, Seigneur, que deviendrons-nous si vous mourrez ?"
-"Meilleur que les autres ? Ce ne sont pas là les termes que j'aurais utilisés. Mais ma connaissance des barbares sera un atout que les autres n'ont pas. Et mes hommes prêts à subir toutes les souffrances du monde pour m'éviter une éraflure en sont un autre. Là où les espions étaient mus par leurs instincts de survie, j'aurai des hommes mus par leur fidélité !"
Alors qu'ils parlaient, tous les hommes du château arrivèrent. Tous étaient là, répondant à l'appel de leur Seigneur. Tous étaient volontaires pour mourir. Pour le Duc, pour Okord. Pas un ne manquait à l'appel. Et le Duc fut fier de ses hommes.

Après avoir remis la garde du château à son plus fidèle serviteur, qui ne pouvait sécher ses larmes abondantes, et avoir donné deux trois ordres en cas de non-retour, le Duc se mit en route, accompagné de l'orphelin Jean et de son frère Ted, qu'il avait sauvés d'un campement barbare. L'écuyer du Duc les accompagna, pour le temps du trajet, mais resta discret pour permettre aux trois hommes de se préparer à l'épreuve qui les attendait.
-"Vous mourrez tous les deux. L'un verra l'autre mourir sous ses yeux sans rien pouvoir faire. En êtes-vous conscient ?"
-"Oui."
-"Oui."
-"Vous subirez les pires tortures qui puissent fleurir en une âme barbare, et souhaiterai mille fois la mort sans jamais pouvoir l'atteindre. En êtes-vous conscient ?"
-"Oui."
-"Oui."
-"Si vous voulez faire demi-tour, je ne vous retiens pas, et ne vous en tiendrez pas rigueur. Seul un fou continuerait plus loin. Si vous avez le moindre doute, partez. Mais une fois là-bas, aucun retour ne sera possible, aucune hésitation ne sera permise, aucune erreur ne sera tolérée. Est-ce clair ?"
-"Oui."
-"Oui."
Et les quatre hommes franchirent les frontières d'Arald.

Il était arrivé dans ce monde à l'âge de 20 ans, avec une soif d'aventure débordante et une vitalité hors du commun, attiré par un nom célèbre en son pays. L'Empereur Zadams, le plus grand Empereur de Kingdom de tous les temps.
La famille Zadams avait, lui avait-on dit, migré vers un monde lointain nommé Okord. Voulant rencontrer les descendants de cet illustre Empereur, le jeune Simoons avait pris sa monture et s'en était allé. Arrivé là-bas, l'accueil fut chaleureux : on lui donna un fief, des hommes, et des conseils afin de s'adapter à ce nouveau monde.
Ici, ce n'était pas comme en Kingdom. On pouvait choisir soi-même son suzerain. Le jeune Chevalier n'hésita pas un seul instant, prêtant allégeance à celui qui l'avait conduit ici, le Prince Zadams.


Au bout d'une journée de marche sous un soleil radieux, les sons d'une armées terrifiantes parvinrent aux oreilles des quatre aventuriers. Deux heures plus tard, le camps se dessinait à l'horizon.
-"Arrêtons-nous ici, chassons, mangeons, et dormons. Demain, nous irons en reconnaissance à distance, et nous profiterons de la nuit pour tenter de s'approcher plus. Considérez que cette nuit sera votre dernière nuit pour les cent heures à venir ! Jean, tu t'occupes de la chasse, Ted, tu fais le feu. Pas trop grand, sinon les forces d'Yselda pourraient nous repérer, même s'il y a peu de risque à cette distance. Je monterai les tentes. L'écuyer, tu t'occupes des chevaux et tu monteras la garde toute la nuit. Au lever du soleil, je partirai seul pour une première reconnaissance. Profitez-en pour vous reposer encore un peu. A midi, la mission commencera vraiment !"
Tout le monde s'exécuta, la nuit se passa sans encombre, et les premiers rayons de l'aube vinrent frapper le visage endormi du Seigneur.

Midi. La première reconnaissance n'avait pas été très utile. A part ses fortifications de 5m de haut, le campement barbare ne laissait rien paraître.
Les trois hommes partirent, laissant l'écuyer seul, qui avait pour ordre d'attendre là jusqu'à ce qu'il soit convaincu au fond de lui-même que son Seigneur était mort.

Il avait envoyé son premier pillage. Un chevalier barbare perdu dans la campagne avec son butin. Mais ce chevalier s'était bien défendu, tuant un cavalier du Chevalier Simoons. Et le Seigneur avait prévu bien trop peu d'unités que pour transporter tout le butin. Il revint à son fief, tout de même victorieux de son premier combat. Premier d'une longue série.
Un jour, le Prince Zadams fut charmé par une princesse d'un autre royaume, et quitta Okord pour la rejoindre, redirigeant ses vassaux vers le Prince Galzbar. Le Grand Galzbar. Personne n'oubliera la guerre contre Morgan, les différentes batailles glorieuses, et la défense héroïque du fort de Mumbaï, le Prince Galzbar couvrant la retraite de ses vassaux. "J'y étais", se vantait de temps à autres le Vicomte Simoons.
Oui, il y était. Ses premières grandes victoire. Sa première fuite, aussi. Il y était.


Le soleil s'était couché. Malgré leurs tentatives, ils n'avaient pas réussi à voir au-delà de la muraille de bois. Ils durent donc se résoudre à s'approcher plus encore.
Profitant des nuages couvrant la lune, ils arrivèrent à la muraille. Le Duc sorti son couteau et tenta d'élargir une mince fente entre deux troncs afin de voir de l'autre côté, ce qui fut un succès. Il n'y avait personne. La voie était libre. Alors il sortit la corde, attacha un caillou à son extrémité et la lança. La pierre décrivit une courbe parfaite et la corde se plaça parfaitement. Ted monta le premier et arriva de l'autre côté sans encombre.
-"La voie est libre !"
Le Duc monta en deuxième, se lâcha du haut des 5 mètres de muraille et fut étonné par l'absorption exceptionnel de sa chute par le sol... Ce n'était pas normal, quelque chose clochait...
-"Oh, nnnnon !..."
Ses yeux se remplirent de crainte, il s'immobilisa, et articula le plus bas possible :
-"Ted, ne bouge plus. Plus un seul mouvement. Jean, on a besoin d'aide. Monte, prend la corde, attache-la de l'autre côté de la muraille, et descend en rappel. Tu dois nous dégager de là, sinon nous nous enliserons jusqu'à ce que mort s'ensuive. Nous sommes pris dans un marais artificiel."

La guerre contre le Duc Morgan s'était terminée, et le Vicomte simoons s'était installé dans le Sud. Là, il se développait sereinement, sous la protection du Grand Galzbar, pillant de temps à autres des campements barbares. Un jour, un campement hors du commun s'est installé sur les terres du Sud. Son maître se prénommait Berthe. Et c'est ce jour-là que Simoons eu une révélation : les barbares sont la peste du monde d'Okord. En Kingdom aussi, les "bouses barbares" étaient un fléau. Ici, ils étaient plus fréquents, plus dangereux. Il fallait les éliminer, tous !
Le Vicomte Simoons envoya ses espions, établit des stratégies, et contacta son suzerain, qui fut enthousiasmé par la mission. Le clan du grand Galzbar éliminerait ce campement, dans la bataille la plus sanglante de toute l'histoire.
La victoire fut belle ; elle fut parfaite, même. Malheureusement, sur le chemin du retour, nombre de leurs archers moururent dans les marais d'une maladie inconnue. Pour préserver leur honneur, l'Histoire retint qu'ils étaient morts au combat. L'enlisement, soigneusement évité par les armées de Galzbar, n'était pas le seul danger des marais.


Lors du retour de la bataille de Berthe, le Duc Simoons avait appris comment se sortir d'un marais. Malheureusement, ils n'étaient que trois, dont deux déjà pris dedans. Quelle terrible protection. Nombre d'espions ont dû y trouver la mort. Ted les rejoindra surement.
-"Ted..."
Le Duc prit une grande inspiration pour prendre le dessus sur ses émotions, regarda d'un air grave son compagnon, et dit d'une voix grave mais chuchotante :
-"Ted, tu es mort. Désolé. Sors-moi de là, aide Jean a passer, et puis... Prend ton poison, ce sera plus agréable."
-"Messire Duc, j'ai une dernière volonté."
Sa voix tremblait, mais il était déterminé et fier de mourir pour sa patrie.
-"J'aimerais mourir par le fer, l'épée à la main. Comme un vrai soldat."
-"Il sera fait ainsi."
Jean arriva, tira par la main son Seigneur que Ted soulevait en s'enfonçant, et à deux, ils parvinrent à dégager le Duc par les gestes adéquats. Ted, enfoncé jusqu'à la taille, présenta alors ses mains en guise de marches humaines. Jean et Simoons marchèrent dessus après avoir récupéré la corde et arrivèrent sains et saufs en dehors de la bande marécageuse installée par Yselda. Les larmes ne cessaient de couler le long des joues de Jean, qui voyait son frère mourir.

Le temps passa, et le Vicomte Simoons prit une immense décision. Sa vie serait consacrée à l'élimination des barbares. Il détruisit tous ses fiefs, et en reconstruisit de nouveaux éparpillés dans tout le monde d'Okord. Plus aucun campement ne serait à l'abris de ses armées. Chaque campement, faible ou fort, serait passé par le fil de l'épée.
Alors qu'il pillait un énième campement, le Duc Simoons trouva deux esclaves et les libéra. Leurs parents avaient été tués par les barbares, et ils n'avaient plus rien au monde. Le Duc Simoons les invita alors à son château pour le servir. Ted et Jean, les deux enfants, acceptèrent avec joie, et vouèrent une admiration sans fin pour leur nouveau Seigneur. Ils étaient d'une telle vitalité, d'une telle joie de vivre, que Simoons s'attacha à eux et les invitait régulièrement à manger à sa table, entre deux nettoyages de campements barbares.


L'arc tendu, les yeux fixes et graves, plantés dans ceux de Ted. Un souffle.
-"Okord te remercie, Ted !"
Et la flèche partit, droit au coeur. Pas un bruit.
Jean et Simoons continuèrent à deux.

Après dix minutes de marche, ils virent se dresser dans la pénombre une deuxième muraille. Mais cette fois-ci, des bruits de gardes. Les deux hommes restèrent cachés à écouter. Après dix minutes, un garde prit la parole.
-"Bon, moi rien voir depuis deux heures, moment pour boire un coup !"
-"Toi pas boire ! Garde à monter !"
-"Marais tuer tous les espions, nous servir à rien, nous pouvoir boire !"
-"Toi tout le temps dire ça, mais hier, deux espions passer marais ! Moi dire à Reine Yselda mauvais comportement si toi continuer !"
-"Toi tout le temps dire ça, mais toi jamais rien dire à Reine. Toi avoir peur de Reine Yselda, comme tous. Glouglou ?"
-"Non pas glouglou. Moi monter garde pendant que vous glouglou. Sinon Reine nous tuer !"
Les deux hommes attendirent encore une vingtaine de minutes pour que les gardes soient saouls, et dix autres minutes pour qu'ils soient endormis. Il ne restait qu'un garde, la mission était facile. Le Duc Simoons sorti un couteau de lancer, et le lança droit dans la gorge du garde sobre, qui s'effondra sans un cri. S'approchant du groupe de buveurs endormis, il les égorgea tous en silence, et prit les vêtements de deux d'entre eux. Voyant ainsi deux gardes déshabillés, il se rendit compte qu'il révélait ainsi leur nombre aux ennemis, et décida de tous les jeter dans les marais pour effacer cet indice. Jean chargea le Duc de 4 des corps, et le Duc parti en avant, laissant Jean s'occuper des autres.
Vingt minutes plus tard, ils passèrent la muraille, vérifiant le sol avant de sauter de l'autre côté. Enfin, ils étaient à l'intérieur du camps. Ils n'eurent pas le temps de faire trois pas qu'ils entendirent un garde à l'extérieur de la muraille.
-"Qui être là ?"
Ils s'immobilisèrent, se retournant lentement en se demandant comment ils avaient été vu à travers la muraille. Mais le garde continua.
-"Qui être couché là ! Toi te relever !"
Quelques bruits de pas.
-"Greuhel ? Mort ? ALEEEEEEERTE ! ALEEEEEEEERTE !"
Le Duc Simoons fusilla Jean du regard, qui avait oublié le premier des gardes. Cette erreur leur fit perdre dix précieuses minutes (le temps que le garde remarque et confirme l'absence des gardes). Le mot d'alerte se répandit en une seconde, et tout le campement devint tel un nid de fourmis en activité. Profitant du brouhaha occasionné par l'alerte générale, Simoons et Jean enfilèrent les vêtements des ennemis en toute hâte. Ils suivirent ensuite les barbares, faisant comme eux, parlant comme eux, bref, devenant un des leur.
Une grande fouille générale fut organisée, mais elle ne donna évidemment rien. Chaque recoin avait été fouillé pendant des heures, avec une précision effrayante.
Alors les chefs barbares se rendirent à l'évidence : l'infiltré s'était déguisé en un des leurs.
-"Plan alpha B ! Tout le monde aller dans tentes ! Si quelqu'un pas dans tente, tué ! Si quelqu'un dans tente pas à lui, autres le voir et tuer ! Seuls chefs en dehors des tentes ! Go !"
Le Duc Simoons réfléchit à toute allure et se tourna vers Jean.
-"Si on ne fait rien, on est pris tous les deux. Le seul moyen, et j'en suis désolé, c'est que tu prennes maintenant ta fiole pendant que je m'éloigne, et que tu meures bruyamment. Ainsi, l'alerte cessera et je pourrai continuer la mission."
-"Avec plaisir, Seigneur !"
Et jean mourut à son tour, bruyamment. Et le plan fonctionna. L'alerte était levée, les gardes furent remplacés, et chacun retourna vaquer à ses occupations.
C'est donc seul que le Duc continua la mission.

-"C'est terrible ! Le Roi Galzbar est mort, tué dans son sommeil !"
Simoons se retrouva sans suzerain, seul.
Il resta quelques mois ainsi à combattre les barbares, avant de se tourner vers le Duc Morgan. Un grand homme, bien qu'ils avaient été ennemis. Le Duché lui semblait paisible et propice à la chasse aux barbares. Simoons demanda donc à devenir Araldien, et ne le devint qu'après qu'Arald aie éliminé le gigantesque campement barbare de Jeanne. Déçu de n'avoir pu participer à cette bataille, Simoons eut tout de même la satisfaction d'être accepté au sein du Duché, malgré son passé dans le camps ennemi.
Mais la paix souhaitée ne fut pas obtenue. D'abord, Arald dû se battre contre le clan d'Antoine pour récupérer les terres Araldiennes d'un défunt félon. La guerre pris fin sur intervention du Roi.
Ensuite, le Roi Edwin lui-même, successeur de Galzbar, attaqua Arald, pour un peu d'or, déclenchant une nouvelle guerre. Les forces d'Arald furent rassemblées, et le Roi fut vaincu. Wanderer l'Ancien repris donc son trône perdu.
La paix s'installa enfin, et Simoons en profita pour gagner en honneur parmi ses frères Okordiens, et fut nommé Prince.
Mais cette paix trop belle ne pouvait durer.
La guilde des Justes accusa le Duché d'Arald de posséder trop de terres, et lui déclara donc la guerre.
Dans le même temps, les barbares commencèrent à s'organiser, formant des campements bien plus solides et résistants.
En plus de tout cela, des affaires de la plus haute importance empêchaient le Prince Simoons de gérer son royaume comme il l'entendait, et il fut donc rétrogradé au titre de Duc.
C'est en ces temps-là que l’ascension spectaculaire du Seigneur Simoons prit fin, que son titre de Tueur de barbares perdit de son sens, et qu'il entra dans une grande dépression, qu'il cacha à tous ses proches.


Pendant une vingtaine de jours, le Duc Simoons se cacha des barbares, parcourant le camps en tout sens pour trouver des indices sur le contenu exact de ces fortifications. Il ne dormait pas de peur d'être tué dans son sommeil, ne mangeait que peu, n'ayant emporté de la nourriture que pour 5 jours, chapardant de temps en temps un peu de nourriture par-ci par-là, mais pas trop pour ne pas éveiller les soupçons. Et enfin, il obtenu ce qu'il était venu chercher.
-"Dame Yselda, présent pour mon rapport journalier !"
-"Entrez donc."
Les voix venaient d'une tente toute proche, et Simoons remarqua quelques gardes bien cachés empêchant quiconque d'approcher. Toutes les tentes autour étaient inutilisées. La Reine était cachée parmi des tentes ordinaires dans une tente ordinaire, et rien ne laissait paraître qu'elle était là. Pas étonnant qu'aucun espion ne soit revenu de ce campement. Et le barbare révéla, entre phrases banales, les quantités de troupes présentes dans le campement. Simoons n'en revenait pas. Il avait réussi ! Il ne lui restait plus qu'à sortir du camps.

-"Le Duc Antoine a vaincu un campement barbare plus puissant que Berthe et Jeanne ! Et vous n'y étiez pas, Seigneur Simoons ! Quel déshonneur ! Les Seigneurs chantent déjà que vous n'êtes plus le Tueur de barbares. Que vous avez peur ! Que devenez-vous Seigneur ?"
-"Cette guerre contre la guilde des Justes ne fait que durer, je suis épuisé. Laissez-moi, je vous prie."
Simoons était maintenant seul dans la pièce, et il repensa aux jours passés. Aux jours de gloire.
Puis il y eu des rumeurs sur Yselda, un retour, et Simoons senti quelque chose grandir en lui. Un espoir de briller à nouveau ?


Simoons sorti sans encombre du camps, évitant soigneusement les marais artificiels grâce à sa corde, et arriva près de son fidèle écuyer, qui était resté pendant toutes ces journées à attendre son Seigneur. Lorsqu'il le vit, le visage de l'écuyer s'illumina. Son Seigneur avait réussi !
Sans perdre une seule seconde, les deux Okordiens firent route vers le château de Morgan. L'écuyer nota sur un bout de papier ce que lui dictait son Seigneur, et lui donna ensuite. Le Duc Simoons serra précieusement le papier contre lui. Le papier de sa victoire. La preuve qu'il n'était pas fini.





Le Duc Simoons se présenta devant son bon Prince en piteux état. Il était à bout de souffle, maigre, tremblant, et une lueur de tristesse embrasait le fond de ses yeux cernés. Cependant, un sourire fendit son visage lorsqu'il tendit à son suzerain le petit bout de papier qu'il serrait avec force contre lui une seconde plus tôt.
Le Prince, intrigué, s'empara du précieux papier et le lut. Et son visage passa par toutes les émotions : de la joie à la terreur, de l'excitation à la bienveillante compassion paternelle.
-"Duc Simoons, comment avez-vous... ? Est-ce sûr ?"
Voyant l'état de son fidèle vassal, le Prince Morgan le convia en un lieu plus confortable. C'est donc autour d'un repas Princier, assis dans le plus beau des fauteuils près d'un bon feu, que le Duc parla enfin.
-"Ces informations sont sûres, croyez-moi."
-"Et comment avez-vu pu les obtenir ? Tous ceux qui sont parti là-bas ne sont jamais revenu !"
Le Duc prit une gorgée de vin, ferma les yeux un instant, profitant de ce nectar divin, puis les rouvrit plein de souvenirs.

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Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord ! Empty Re: Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord !

Message par Eugénie Morgan Lun 16 Fév - 13:45

L’aube se levait sur les grands Seigneurs d’Okord rassemblés dans l’immense campement établi par le Roi Wanderer à trois lieues de la palissade érigée par la Reine Yselda. Toute la nuit les bruits s’étaient propagés, l’attaque partirait dès le crépuscule, puis ce fut au milieu de la nuit et enfin à l’aurore. Mais non, l’armée ne bougeait pas, l’ordre ne fut pas donné.
Au sein de la plus grande tente du campement, les discussions allaient bon train. Seuls les grands pairs du Royaume y avaient accès et participaient à la préparation de la bataille.
« Bon que des échecs dans les tests de reconnaissance, indiquait le Roi énervé. Vu que je n'ai plus de reconnaissance je vais tout envoyer. J’aimerais avoir vos avis merci.  Qui est pour un envoi de toutes les troupes ?
- On attend les derniers et on charge, demande le Duc Antoine ?
- Ce serait une bonne idée, acquiesça le Vicomte Bélial.
- Elle commence à m'agacer Yselda, de ne pas pouvoir avoir des informations, reprit le Roi. Nous attaquerons demain, avec les renforts !
- Je vous suivrai jusque dans la tombe votre majesté, assura le Duc Antoine.
- Ce sera le tombeau d'Yselda, fit le Prince Morgan ! »

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Le Prince marchait maintenant aux côté du Duc Simoons. Les deux hommes impatients se demandaient sur quels renforts Yselda pouvait bien compter. Les rumeurs les plus diverses s’étaient répandues dans le Royaume, parlant de paysans effrayés qui rejoignaient l’armée des envahisseurs. Le Duc Simoons relata la seule qui lui paraissait digne de confiance, les propos d’un pêcheur qui aurait repéré un millier de chevaliers escortés d’une escouade de mille lances.
C’était un renfort déjà considérable mais le Prince et le Duc savaient que ça n’arrêterait pas l’immense armée d’Okord. La question n’était plus tellement si la victoire serait remportée mais plutôt s’il fallait ou non envoyer l’infanterie qui risquait gros devant les nombreux archers ennemis.
Les deux hommes virent arriver le Comte Kripton au pas de course. Ce dernier profitait de sa libération par la Vicomtesse Ayla de la Confrérie de la Plume Noire. La menace d’Yselda et la paix récente établie entre le Duché d’Arald et la Confrérie furent plus forts que les ressentiments des uns et des autres et maintenant le Comte rejoignait enfin l’ost Royale.
«  Ah ! Comte Kripton, s’exclama le Prince Morgan ! Enfin vous êtes arrivé ! Vos troupes sont prêtes ?
- Oui mon Prince, mes cavaliers et mes chevaliers ne sont pas encore descendus de leurs montures et je crois que ce n’est pas la peine qu’ils descendent. Nous venons de recevoir le signal : c’est le grand départ ! »

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Près de 200000 soldats, dont la moitié à cheval battaient la plaine vers le campement de la Reine. Personne n’avait jamais vu une telle armée de mémoire d’Okord !
Le Soleil au zénith, les troupes pouvaient maintenant apercevoir des scintillements sur les hauts de la palissade ennemie. Les pointes acérées de flèches ennemies reflétaient les rayons de l’astre du jour.
Le Roi devant, encadré par les Princes du Royaume, fit halte. Il leva son bras droit en l’air et l’infanterie s’avança, archers devant et piquiers juste après. Derrière, les chevaux piétinaient, prêts à charger.
Un nuage noir décolla depuis la palissade adverse. Des dizaines de milliers de flèches s’élevèrent dans les airs. Alors le Roi baissa son bras et les flèches alliées partirent à leur tour, formant également un épais nuage noir. Les deux nuages se croisèrent haut dans le ciel et les volées retombèrent chacune vers leur cible. Les soldats s’abritèrent derrière leurs boucliers mais c’était bien insuffisant devant tant de flèches meurtrières !
Nombre de vies s’arrêtèrent là, sous cette tempête de flèches. Les archers d’Okord furent décimés, très peu survécurent. Les fantassins de première lignes eurent encore moins de chances, aucun ne put passer outre les flèches ennemies ! De nombreux lanciers s’écroulèrent aussi. Le Roi constatait le carnage, ses yeux trahissait son émotion devant tant de vies perdues. « J'ai fait une erreur en envoyant nos unités a pieds ! Je regretterai jusqu'à la fin de mes jours ce choix. Il est peut être temps de partir pour moi, glissa-t-il aux Princes Godefroy et Morgan ! »

Reprenant ses esprits, Le Roi cria l’ordre que tant attendu. L’heure de la charge finale sonnait. Les cavaliers et chevaliers s’élancèrent, accompagnés des plus valeureux Seigneurs d’Okord. Du campement barbare jaillit la cavalerie de la Reine Yselda ainsi que sa garde personnelle, mille chevaliers aguerris. L’impact fut terrible, nombre de chevaliers tombèrent de leur monture et moururent écrasés ou empalés par les cavaliers ou chevaliers encore à cheval.
Le Prince Morgan combattait aux côté du Roi, avec sa garde personnelle qui rapidement fut réduite de moitié. L’étau se resserrait autour du Roi et du Prince Morgan, la cavalerie ennemie avait visiblement décidé de se concentrer sur le Roi du Royaume d’Okord. Heureusement, l’immense cavalerie du Comte Antijaky s’était débarrassée des cavaliers lui faisant face et chargea en direction du Roi de sorte à redonner un peu d’air à ses chevaliers.
Le combat tournait maintenant largement à l’avantage de l’armée d’Okord, la cavalerie ennemie céda et les chevaliers et cavaliers du Royaume franchirent les palissades, emportant au passage les archers ennemis qui avaient survécu aux volées de flèches. Le campement fut mis à sac, et la tente d’Yselda fut encerclée. Le Roi entra, accompagné des Princes mais la Reine n’était pas là. Une fois encore elle avait réussi à fuir !

La bataille se terminait, les cadavres s’empilaient un peu partout sur le champ de bataille. Bientôt le bruit des lames qui s’entrechoquent et des hennissements des chevaux laissèrent place aux gémissements des blessés qui agonisaient et appelaient à l’aide.
Le Prince Morgan rappela autour de lui les bannières du Duché d’Arald. Les Seigneurs d’Arald le rejoignirent avec les survivants. Le Prince Morgan demanda qu’on secoure les blessés et qu’on enterre les morts avant de s’en retourner en nos Terres du Nord.
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Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord ! Empty Re: Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord !

Message par Invité Mer 18 Fév - 9:05

Sur toute la plaine, des soldats.
Un immense damier de couleurs éparses.
Ici la fleur de lys, là le lion d'argent, là-bas, une bannière qu'il ne connaissait même pas.

Oui, Okord entier était là, sur cette vaste étendue.
Le Vicomte se dit que la seule raison pouvant, enfin, réunir Okord sous une seule bannière, c'était toujours la guerre.

Oui, mais cette fois, il en était.

Au milieu des couleurs chatoyantes, se tenait donc Dracangia, sombre et mystérieuse.
Tout autour, des tentes grises. Et autour de ces tentes, des armures noires.
Celles des Neir'gar et des Draks.

Ici, se trouvait l'enclos des chevaux, bâtit à la hâte, mais solidement conçu par les cavaliers. Dans des tentes proches, les chevaliers vérifiaient une dernière fois les attaches de leurs selles et armures.
Là, les Neir'a'than avaient choisit un bosquet d'arbres comme malheureuses victimes de leurs tirs d'entrainement finaux.
Et tout à l'arrière du camp drakan, deux grandes tentes.
Celle de droite était celle du Vicomte, également centre de commandement.
L'autre, de forme étrange, laissait échapper des volutes de fumées que certaines troupes alliées auraient juré voir "bouger".

Jeyangel se tenait devant l'autel des Protecteurs installé dans sa tente. Il baissa la tête et écarta les bras paumes vers le ciel; Puis commença son rituel:

"Je suis le Dragon,
sa puissance est mienne,
Je suis le Céleste,
mon bras impose sa justice
Je suis les ténèbres,
elles m'enveloppent et me portent.

Sang et acier,
que la lame des valeureux trouve toujours sa cible
Croc et écaille
de mon épée je taille, de mon esprit anéantie."


Il releva alors son capuchon, et le "seigneur noir" sortit de sa tente.
Il leva le bras au ciel et en jaillit un trait de lumière "obscure" qui éclata dans les air en une forme ailée.

A ce signal, Neir'gar, Neir'a'than, et mages se rassemblèrent, tandis que les Draks, rapides, montaient déjà leurs chevaux.
En moins de 5 minutes, l'armée drakan se tenait en rang, face à leur seigneur, tandis que les chevaliers descendaient les allées latérales afin de rejoindre les rangs.

Jeyangel ne s'attarda pas à un long discours. Il connaissait la valeur des mots directs.

"DRACAN! Aujourd'hui, nous nous battons pour le royaume! Oubliez les seigneurs, oubliez même le roi!
Ce que nous protégeons, c'est notre terre!

Je serais honnête: beaucoup d'entre vous mourrons ce soir! Si vous vous battez, vous le faites en connaissance de cause!
Mais mieux vaut mourir en défendant ses valeurs, que vivre longtemps en subissant celles des autres.

DRACAN, Pour Dracangia!!!"

"DRACANGIA!!!"

"Au nom d'Arald et du Roi!!!"

"A ARALD, AU ROI!!!"

"POUR OKORD!!!"

"POUR OKORD!!!"

"DRACAN, SANG ET ACIER!!!"

"...CROC ET ECAILLES!!!"

Les Neir'gar et les Draks légers tirèrent alors l'épée au clair et frappèrent leurs boucliers en rythme, tandis que l'armée se mit en marche vers les autres armées d'Okord.
Bientôt, les lanciers accompagnèrent les épéistes de leurs lances, frappant le sol au gré de leur avancée.
Puis chaque Dracan accompagna le rythme d'un grave son guttural.
L'ensemble donnait un tableau lugubre mais solennel, d'une armée pour laquelle n'existait plus rien entre elle et l'ennemi.



"HALTE!"

L’armée dracan stoppa.

Le Vicomte s’entretint un instant avec son général.

"J’hésite finalement à envoyer les archers auprès de ceux du roi. Les Neir’a’than sont plus nombreux que d’habitude mais…eh bien, suite aux derniers conflits, ceux-là sont à peine formés. Qu’en pensez-vous ? Dois-je les garder en réserves ?"

"Seigneur, vous savez à quel point j’exècre envoyer des hommes à une mort certaine. Mais c’est malheureusement mon lot presque quotidien, et cela n’est pas sans raison. Dans le cas précis, si nous gardions nos archers, ils ne seraient plus d’aucune utilité ensuite. Je pense que vous devriez les envoyer avec les autres. De plus, ils n’y seront vraiment pas de trop face à l’ennemi."

"Bien, je vous fais confiance."

"Seigneur, une dernière chose. Si vous aviez, disons, l’intention de leur tenir une dernière harangue comme vous les aimez, voici quelques mots d’ordres que tous comprendrons….

Ils échangèrent encore quelques minutes, suite à quoi le Vicomte alla à la rencontre de son armée.

"Dracan ! Comme quelqu’un que j’estime m’a fait remarquer dernièrement, j’ai coutume de motiver mes troupes avant une bataille. Mais comme vous le savez sûrement aussi, mes discours sont généralement accompagnés de mots assez…pessimistes. Pardonnez-moi si, cette fois, je n’y déroge pas.

Soyons francs et clairs : parmi vous se trouve l’élite de Dracangia, mais également la garde régulière. Certains d’entre vous ont survécu à moult batailles, tandis que d’autres vont vivre leur premier sang.
Je n’avais pas l’intention de vous haranguer, mais des faits nouveaux m’y obligent un peu.

Alors je vous le répète, beaucoup d’entre vous - beaucoup de tout le royaume ! – ne reviendrons pas.
Mais beaucoup seront là, encore, pour honorer leur mémoire.
Maintenant, je dois procéder au discours le plus pénible qu’il m’ait été donné de tenir durant mon Vicomté. Vous comprendrez je crois, ce que signifient ces mots d’ordre :

Neir’a’than, vous partez immédiatement rejoindre les archers royaux.
Se… Seir’a’Neir considère que l’avez bien servi, et vous accueillera avec les honneurs…"


Une rumeur parcourue les Neir’a’than.

"Les arbalétriers restent derrière les Neir’gar.
L’infanterie suis les ordres des officiers Neir’gar !

Lanciers, vous serez les écueils qui briseront le déferlement de la cavalerie ennemie.
Puisse vos piques et lances ne jamais rompre !

Que la cavalerie se tienne prêtes !
Que Drac’el’Gra vous porte jusqu’à l’ennemi, et ajuste votre frappe !
Chevaliers, qu’il vous donne la puissance d’écraser tout obstacle ! Mais avant tout, vous me suivez.
A VOS POSITIONS !"


Ainsi l’armée dracan intégra l’armée du royaume.
Nombreux furent les soldats des autres seigneurs à sentir leur échine frissonner au passage de ces troupes obscures. Et même le fait de savoir qu’ils combattaient du même bord, ne les rassurait pas tant.

Mais les plus abattus furent les archers dracan.

"Seir’a’Neir vous confie une dernière tache avant de vous accueillir."

Ils allaient en ligne de front et, ils le savaient, aucun ne reviendrait.
C’est donc le cœur lourd, la mine sombre – ce qui ne détonna pas au vu de la réputation des Dracan - mais la main sûre, qu’ils dégainèrent leurs arcs et armèrent leurs flèches parmi les autres tireurs.

Pendant ce temps, Jeyangel avait chevauché « Dragon noir » son destrier, et mené les chevaliers derrière l’infanterie.

Il tourna le regard vers le roi, attendant les ordres...

Mais ce fut l’ennemi qui les donna.

D’un coup, une nuée noire s’éleva des remparts ennemis, et fit entendre son bourdonnement sinistre.
Alors les réactions se multiplièrent.

"AL AK TR’RA CAS’A ME’RTR’RESE !", lança Jeyangel sur tous les archers, activant un bouclier magique.

"Neir’a’than, pour Seir’a’Neir, en joue !", cria le commandant archer.

Dans le même temps, le roi baissa le bras, et les archers d’Okord décochèrent leurs missiles hurlants.

Le ciel fut, l’espace de quelques secondes qui parurent une éternité, éclipsé par les projectiles mortels.

Le Vicomte savait que nombre d’archers alliés étaient tombés lors de la morsure des dards ennemis, mais il n’avait regardé que les siens.
Il le savait, son bouclier était trop léger pour tous. Bien-sûr, il aurait pu se contenter de protéger ses propres archers, qui alors, n’auraient pas été totalement décimés. Mais quel honneur en aurait-il retiré ? Non, il avait préféré donner une chance à chacun.

Quel carnage !
Un grand nombre d’archers, donc, mais également les premières lignes d’infanterie furent gravement entamées.

"Seigneur, si je puis me permettre…", Commença l’Archimage du Vicomte.

"Je sais…", Le coupa Jeyangel.

Il savait, oui, qu’il fallait saisir chaque occasion de prendre l’avantage.
Oui, il savait que le dévouement de ses hommes tombés nourrissait sa magie.
Mais devait-il vraiment faire « ça » !?

La situation dépassait de beaucoup ses pires suppositions.
Il s’était résigné à puiser les âmes de ses archers. Mais à bien y regarder, il s’aperçu qu’aucun Neir’gar non plus n’avait survécu.

"Quel jeu stupide! Nous aurions dû attaquer sans attendre les ordres du roi. Quelle folie d’avoir amené l’infanterie si près ! C’est du gâchis… Fauchés avant d’avoir pu agir.

Mais je ne les laisserais pas quitter le combat en vain !
Mon bâton, immédiatement !
"

"Le voici, seigneur", lui répondit le mage déjà prêt.

Sans descendre de cheval, Jeyangel frappa de son artefact d’une longueur respectable.

"Drac’el’Gra, Seir’a’Neir, protégez ces valeureux guerriers morts en votre nom.
Et permettez-moi de continuer leur combat en accueillant leurs âmes.
Que les ténèbres soient leur foyer. Et qu’elle les renvoie vers la lumière !
"

Alors du champ de bataille s’éleva un flot lumineux qui gravis la colline jusqu’au Vicomte.
Lorsqu’il eut tout absorbé, Jeyangel vacilla légèrement sur sa selle.

"Seigneur, est-ce que tout va bien ?"

"Oui", répondit-il les yeux flamboyants.
"Environ 300 âmes, ça ne s’absorbe pas tout seul.", conclut-il en souriant, et en lui rendant le bâton.

"Maintenant, Dracangia se bat à SA façon !"

"Chevaliers, derrière moi. Si vous me voyez pied à terre à un moment ne vous inquiétez pas et continuez  la charge. J’ai…une dette envers mes Neir’gar et…j’ai envie de m’amuser un peu."



Du fourreau de sa selle, Jeyangel tira son espadon effrayant et, d’une main – grâce à l’énergie de son infanterie bouillonnant en lui – le leva.

"Cavalerie…CHARGEZ !"

Et les Draks partirent dans un tonnerre de sabots.

"Chevaliers ! Suivez-moi !"

Et il lança sa monture vers le camp ennemi, suivi par les lourds destriers dracan.
Voyant les troupes royales en faire autant, il sourit en se félicitant d’avoir bien jugé cette fois.
Donc, comme prévu les Draks légers fonçaient vers les piquiers dracan, sans intention de  ralentir.
Bien évidemment, une bonne partie des cavaliers barbares, voyant cela, voulut les confronter.
Les lanciers avaient écartés les rangs pour laisser passer les Draks, et le choc eut lieu quelques mètres plus avant.

Mais les barbares eux,  ne les voyaient pas. Parce que les lanciers avaient creusé une tranchée peu profonde, et installé leurs cales. Si bien qu’après le passage des Draks, ils avaient resserrés les rangs. Puis, attendant que le galop ennemi soit assez  proches, ils s’étaient relevés, avaient levé les cales, et posés leurs piques en bloquant le manche de leurs pieds bien ancrés au sol.

Les cavaliers ennemis s’y empalèrent par centaines, puis furent à la merci des lances Neir’gar.

Entretemps, les chevaliers avaient contourné la scène et était parti affronter les chevaliers barbares.
Diantre qu’ils possédaient de lourds cavaliers pour des barbares ! Le choc fut terrible.
Acier contre acier, acier contre chair.
Hommes, bêtes, rien ne fut épargné.

Il était certain que ce n’était pas «une guerre propre».

"TUUUERRRRR !", avait hurlé un barbare.

"Avec plaisir!", avait répondu Jeyangel.

Et il chargea, épée à flanc de cheval.
Juste avant le contact, il lança le bras et envoya son imposante épée en un moulinet qui trancha tête et bras.
En fait, tout ce qui passa à sa portée.
La charge dura sur plusieurs centaines de mètres, dévastant toute cette troupe de cavalerie ennemie.

Puis, les "vrais" chevaliers ennemis arrivèrent.
Alors il rengaina l’espadon dans son fourreau de selle, avant de dégainer son épée de corps.

Puis les duels cavaliers s’enchainèrent.
On se battait au coude à coude. On tentait des ouvertures. On tranchait, on se faisait écraser, on se battait pour tuer ou survivre.
Nul ne savait plus trop.

Voyant que rester à cheval devenait trop encombrant, Jeyangel se fraya un chemin à coup d’épée, puis parvenu à la périphérie, là où les chevaux n’étaient plus, ou morts, il descendit de cheval, après avoir repris sa "pelle à trancher".

"EH, LES BŒUFS!", hurla-t-il afin d’attirer – très efficacement d’ailleurs - l’attention des barbares, "Je vous donne une minute pour tenter de me tuer. Passé ce délai…vous serez morts."

"Toi, pas envie de vivre !", répondit un monument de muscles.

Le Vicomte murmura:

"Je vous libère, fidèles guerriers. Que mon bras devienne l’instrument de votre vengeance. Battez-vous à mes côtés tandis que… JE VOUS PRETE MA PUISSANCE ! RHAAAAAA !!!!"

Il chargea tandis que les âmes des Neir’gar tombés tourbillonnaient autour de lui, et que son épée flamboyait d’une même "obscure lueur" que lors de son rituel.

Selon certains soldats, pas un seul barbare ne parvint à toucher le Vicomte, malgré le poids de son armure et son épée.
En revanche, tous les témoignages concordent sur un point : lorsque la minute précédemment accordée fut écoulée, Jeyangel planta son épée dans le sol, hurla "VENGEANCE !!!" d'une voix d'outre-tombe, et toutes les âmes déferlèrent sur les fantassins, cavaliers et chevaliers, encore présents aux alentours.

"J’vous jure que quand tu vois des centaines de tes potes morts qui reviennent pour charcuter les barbares, ben toi non plus tu fais pas le malin!", dira plus tard vieux cavalier dracan.



Nul ne put dire ce qu’il advint du Vicomte dans les heures qui suivirent. Les charges de cavaleries brisées, l’infanterie avança à son tour – certaines des troupes alliés du flanc droit prétendraient même y avoir vu des "fantômes" attaquer les tourelles… mais c’est impossible – et les arbalétriers achevèrent facilement les derniers survivants sur le champ de bataille.
Puis la cavalerie royale restante prit le camp, et galopa vers la tente de la reine.
A l’intérieur, il n’y avait personne.

La reine avait disparu! Encore!

Au milieu d’un camp, encerclé par l’ennemi, puis détruit par celui-ci, la reine avait encore disparu sans qu’on ne la voie !
C’était impossible ! Parfaitement impossible.
Lorsqu’on l’eut retrouvé, après la prise du camp, Jeyangel répondit à cette nouvelle :

"En effet, c’est impossible. Disparaitre comme ça, ça n’existe pas.
Les fantômes non plus d’ailleurs…
"


Dernière édition par jeyangel le Ven 20 Fév - 9:43, édité 4 fois

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Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord ! Empty Re: Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord !

Message par Monstro9090 Mer 18 Fév - 16:26

La guerre contre La Guilde des Justes m'avait épuisé. Une trêve avait été décidée à cause de l'arrivée d'une reine barbare au Sud d'Okord. Mon fief oriental, Dzintars, avait été attaqué par des fourrageurs d'Yselda. Heureusement, les murailles avaient tenues.
 J'y étais passé avant de rentrer dans mon château. J'y avais vu de pauvres gens effrayés. Ma présence les avait rassurée et cela m'avait donné du courage.
 Je voyais toutefois un avantage à la venue de cette sorcière : cela me permettait de passer une semaine sur mes terres.

 Je suis arrivé à Zouzouland en fin de matinée. La foule se pressait autour de moi. Les femmes jetaient des fleurs devant mon cheval.
 Mon sénéchal m'a accueilli avec son air affable habituel. Le donjon était en pleine effervescence. Les domestiques s'activaient pour préparer un bon repas, dresser la table, faire chauffer de l'eau.
 J'étais surpris de ne pas voir Dame Lhassa sur le perron. On m'a dit qu'elle finissait de se préparer, ma venue n'ayant pas été annoncée. Cela ne m'a fait ni chaud ni froid.

 Quand je rentre, entre deux combats, je la regarde à peine. Nous sommes devenus deux étrangers. Nous mangeons ensemble. Chacun à un bout de la longue table. Par politesse, je lui demande ce qu'elle a fait en mon absence. Je ne lui prête généralement qu'une oreille distraite. Je lui raconte ensuite mes faits de guerre avec passion. Elle m'écoute par convenance. Puis elle retourne dans ses appartements.
 Jusqu'à il y a peu, je venais la voir dans sa chambre. Malgré les incantations, les potions et autres pèlerinages, elle n'a jamais réussi à me donner un héritier. Maintenant que sa jeunesse s'est évanouie c'est trop tard. J'ai songé à la répudier pour me remarier avec une demoiselle mais j'ai abandonné cette idée car cela n'est pas convenable pour un Vicomte.

 J'avais hâte de prendre un bain. J'ai fermé les yeux en sentant l'eau tiède couler le long de mon dos. La servante qui m'a savonné avait des mains douces, un sourire avenant et une gorge joliment mise en valeur. De quoi réchauffer le cœur.  

 Une fois vêtu d'habits propres, je me suis attablé.

 "Mon ami, vous avez une mine affreuse. Vous n'êtes pas souffrant, j'espère ?"

 J'ai haussé les épaules et j'ai remercié mon épouse de s'inquiéter de mon état de santé. Elle m'a dit ensuite :

 "Le roi appelle tous les Seigneurs du royaume à le rejoindre pour luter contre Yselda. Vous pensez y aller ?"

 "Evidemment."

 "Il a massacré notre cavalerie dans une acte fourbe et vous comptez envoyer nos hommes se faire tuer pour lui !"

 "Okord est menacé. Je dirigerai mon armée avec fierté aux côtés du Prince Morgan et du Roi Wanderer !"

 J'étais en train de manger la souris d'agneau aux châtaignes avec appétit. Le vin était très bon. Il avait un goût de noisettes prononcé qui était surprenant. J'ai soudain été pris de vertiges. La pièce s'est mise à tourner. En tombant de ma chaise, j'ai vu deux carafes identiques : l'une entre les mains du serviteur et l'autre sur un guéridon à côté de lui.

* * * * * * * * *

Quand le Vicomte Monstro, mon époux, a repris ses esprits, j'étais assise près de la porte.

 Il s'est écrié :
 "Vous m'avez drogué !"

 "Calmez-vous mon ami."

 Il a voulu se lever mais ses jambes se sont dérobées sous lui. J'ai fait signe qu'on le relève et qu'on le remette au lit.

 "J'agis pour le bien de nos gens. Il faut massacrer ceux qui appartiennent à la Guilde des Justes et renverser le vieux  Wanderer. Et vous, vous voulez suivre ce roi cruel, comme un mouton ! Et que dire de cette guerre stupide que vous et le Comte Momo avez mené contre Foxhound ? Cela ne nous apporté que mort et désolation ! Vous êtes un mauvais chef de guerre et un mauvais mari."

 Je m’apprêtais à quitter la chambre quand le Vicomte a dit :

 "J'ai trop longtemps fermé les yeux sur votre passion pour les poisons et la magie. J'ai eu peur que le déshonneur m'éclabousse alors j'ai caché que vous êtes devenue une sorcière."

 Le médecin, un homme rallié à ma cause depuis un certain temps, l'a obligé à boire un épais breuvage.

 J'avais donné mes ordres. Mon époux ne devait pas sortir de sa chambre.

 Le sénéchal, inquiet, m'attendait dans le couloir.

 "Le Vicomte est souffrant. Il ne faut pas le déranger. Le mal dont il atteint est probablement contagieux. Il est entre les mains du médecin."

 "Pourtant... Il avait l'air d'aller bien en arrivant."

 "La maladie est puissante, dis-je d'un air grave. Je pense qu'il va falloir l'emmener à Montagne Noire. L'air de la montagne lui fera le plus grand bien."


* * * * * * *
 
 Au bout de deux jours de route, je suis arrivé à Montagne Noire, une forteresse austère qui surplombait la ville de l'Ouest. Elle avait été construite sur un pic de roches noires. Des corbeaux freux tournaient au-dessus des hautes tours sombres. Leurs cris rauques rendaient les lieux encore plus lugubres. D'épais nuages gris cachaient le soleil et un vent glacial soufflait. Des choucas des tours et des corneilles picoraient au bord des douves et dans la cour.
 Je n'avais jamais aimé ce lieu. Seule sa position stratégique m'intéressait.

 Le médecin, qui m'affaiblissait avec ses drogues, m'a aidé à descendre du chariot. Un petit homme rabougri m'a emmené dans ma chambre. La fenêtre était pourvue de barreaux.
 J'ai demandé à ce vieillard d'allumer un feu dans la cheminée, car j'avais froid. Il s'est exécuté en grommelant puis a refermé à clef la porte derrière lui.

 La situation me semblait stupide. J'étais retenu prisonnier sur mes propres terres !
 Une étrange odeur flottait dans l'air. Ce lieu était vraiment sordide. J'avais peu de visite. Juste le médecin, le vieillard ratatiné et des domestiques. Leurs tenues brunes et leurs visages fermés étaient parfaitement assortis à l'ambiance austère des lieux.

* * * * * * * * * * *

 "Prince Morgan, mon époux, le Vicomte Monstro, est tombé gravement malade. Il m'a demandé de conduire son armée à sa place et en son nom. C'est une marque de confiance de sa part."

 Le Prince essaie de me réconforter. Il apprécie beaucoup le Vicomte. L'air triste, je me retire dans ma tente. Pas si facile de feindre le chagrin.

 Le chef de ma petite troupe d'espions pose un message devant moi. Je devine à son regard brillant qu'il s'agit d'une bonne nouvelle. Je parcours le billet avec excitation.

 Les dieux auraient fait don à la Reine Yselda de certains pouvoirs, selon les légendes locales. Un mythe l'entoure : elle serait immortelle et serait une déesse. La vérité semble différente. Ce serait en fait une magicienne douée pour l'illusion et l'altération de la réalité. Elle aurait regroupé son savoir dans un livre qu'elle ne quitte pas. Ses connaissances lui permettent de se cacher dans un épais nuage ou de créer des marais mortels, par exemple.

 "Notre homme envoyé au-delà des frontières d'Okord a réussi, Ma Dame."

 Je m'exclame :
 "Il me faut ce livre ! Cette Yselda ne va pas rester dans sa tanière à se faire capturer bêtement. Elle va surement tenter de s'échapper. Je veux que plusieurs groupes d'hommes en armes traquent cette reine barbare, car il me faut absolument ce livre."


 J'ai envoyé peu de soldats dans l'ost royale. Le roi me l'avait fait remarqué. J'avais répondu qu'un monarque avait décimé la cavalerie de son mari.
 
 
 Les combats sont terminés. Durant toute la bataille je n'ai pensé qu'au grimoire. Je n'ai pas regardé ces hommes se faire transpercer, tailler en pièce. Je suis restée en arrière. J'ai aperçu des lumières étranges dans le ciel. Il paraît que le Vicomte Jeyangel pratique des rituels païens et qu'il aurait du sang de dragon dans les veine. Enfin, c'est ce que disent les soldats.

 J'avais chargé le lieutenant de mener les troupes de façon à perdre le moins d'hommes possible. Lui est revenu en vie. Les six cents archers que j'avais envoyés sont morts. Je n'ai pas voulu voir leurs corps. Je regrette d'en avoir mobilisés autant.

 Il paraît que la reine Yselda s'est échappée de son campement. L'espoir est donc de mise.

 Maintenant il fait nuit. Allongée toute habillée sur le lit de camp, j'attends le retour de mes hommes avec une excitation mêlée d'angoisse. Une chandelle est posée à côté de moi. Sa flamme est bien droite et d'une couleur orangée. Il y a des chances que la mission ait réussi.
 Dehors, des soldats chantent et s'enivrent. J'entends leurs rires gras.
 Soudain, ma tente s'ouvre. Je me lève précipitamment. Deux espions se tiennent devant moi. A la lueur de la bougie, je les reconnais immédiatement.

 "Ma Dame, voici ce que vous recherchiez."

 Je retiens un cri de joie. L'un des hommes sort un gros livre de sa besace. Je le saisis, le feuillette, caresse sa couverture en cuir.

 "Nous avons blessé la reine barbare. Elle s'est enfuie."

 "Quelle importance ?"
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Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord ! Empty Re: Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord !

Message par Invité Ven 20 Fév - 9:56

Jeyangel ignorait pourquoi il restait là, près du charnier.
La bataille était terminée, les barbares massacrés, et la Reine avait disparue.

Peut-être était-ce parce que le Roi avait demandé aux seigneurs du royaume d'attendre quelques jours "pour être sûr"?
Ou bien parce que, aussi puissante soit sa magie, utiliser de tels sort pour une première fois l'avait éreinté?
A moins que ce ne soit le message qu'on lui avait apporté la veille au soir.



Alors qu'il revenait de sa visite de l'hôpital de campement afin de redonner espoir aux blessés, un "messager" l'attendait devant sa tente.

"Vicomte, l'ombre questionne..."

"L'Ombre demande: "Quoi de plus secret que l'obscurité?"

Le messager donna une réponse qui sembla satisfaire le Vicomte.

"Bien, je vous écoute."

"Vicomte, on raconte que vos "capacités" ne sont pas passées inaperçues..."

"Vous n'êtes tout de même pas venu pour m'annoncer l'évidence, j'espère...? Il faudrait avoir été aveugle pour ne rien voir!"

"Non, seigneur. Ce que je veux dire, c'est que parmi les témoins de votre puissance, certaines personnes y ont trouvé un intérêt. Et parmi elles...une, au moins, semble partager votre "passion"."

"Ecoutez... Il est tard, la bataille m'a fatigué et m'a couté nombre d'unités valeureuses. Alors même si j'admets apprécier les énigmes, pour cette fois, je vous demande de faire court."

"Oui seigneur. Désolé, mais du coup je vais devoir tout vous dire d'un bloc. Voila:
Depuis plusieurs mois, les seigneurs du royaume s'étonnent de ce que la Reine Yselda soit insaisissable. En revanche, elle n'est pas à l'abri des espions puisque je sais que nombre de mes "collègues" ont rapportés des informations à son sujets pour leurs seigneurs respectifs. Or, comme il se trouve que nous échangeons parfois certaines "anecdotes", j'ai également pu savoir deux-trois choses sur certains seigneurs.
Et par exemple, je peux vous dire que le Comte Monstro et sa dame ne flottent plus sur un nuage..."

"Au fait, messager..."

"J'y viens, Vicomte.
Du coup, puisque je n'avais rien d'urgent à chercher, je me suis penché sur les raisons de ce manque de passion régulier. Et voici ce que j'ai découvert: Dame Lhassa est trop occupée à "réfléchir" dans ses appartements, tandis que le Comte passe plus de temps avec le Prince Morgan - louée soit sa générosité - qu'avec sa dame. Du coup, rien d'étonnant, n'est-ce pas? Seulement voila, certaines domestiques de ces seigneurs, avec lesquelles j'ai eu l'occasion de discuter, m'ont rapporté que des odeurs fortes et désagréables sortaient souvent des appartements de dame Lhassa.
Alors moi, ni une, ni deux, j'enquête!..."

"Sérieusement, c'est ce que vous appelez faire bref!?", s'impatientait le Vicomte.

"J'y viens, j'y viens...
Alors j'enquête et là, figurez-vous que depuis quelques temps, on prétend que dame Lhassa flirterait avec des choses "interdites"!

"Interdites?"

"Oui, oui! La magie quoi! Alors je suis moi-même allé faire un tour de reconnaissance -d'ailleurs, vous saviez que les murs du Comte étaient construit avec des pierres rares, venues de lointaines contrées? Non, je vous le dit parce que du coup, c'est pas pareil pour escalader; c'est plus solide, mais les jointures sont impeccables, du coup c'est TRES difficile de s'y accrocher pour grimper! - et donc, là, ben oui, en effet, disons, que la Dame ne fait pas que de la tapisserie dans sa chambre!
Enfin, elle, je l'ai pas vue, hein, mais bon, y'avais un trou dans sa vitre noircie, et j'ai bien vu des meubles, instruments et fioles étranges, et j'ai aucun doute de leurs utilités!

Enfin ça, s'était pendant que vous et les soldats veniez ici.
Parce que c'est après que ça devient intéressant!"

"...J'ai hâte de savoir..."

Jeyangel se demandait s'il allait étrangler, bâillonner ou envoyer aux cachots cet incapable horripilant.

"Bah oui, j'imagine. C'est tellement excitant! D'ailleurs merci de m'avoir accepter dans... enfin vous savez..."

Oui, mais je vais y remédier, songea le vicomte.

"Donc, je suis venu ici, pour vous faire part de mes découvertes, quand j'ai justement croisé les troupes du Comte!
Alors j'ai fait un petit crochet - remarquez, pas très long le crochet, l'armée n'était qu'à deux-trois lieues! - et là, quelle surprise!
Pas de trace du Comte!
Je veux dire, c'est normal que le comte soit avec ses troupes, on est d'accord?
Tous les seigneurs étaient là! Mais pas lui.
Mais le plus surprenant, ca a été de voir sa dame à sa place!
Depuis quand Dame Lhassa sait se battre!? Je l'ai jamais vu tenir une épée, elle qui a déjà du mal à ouvrir une porte de grange! Non, parce qu'on est d'accord: une porte de grange c'est assez lourd mais avec de bon gonds, et bien huilée, y'a rien de plus facile!

"..."

"Alors donc, le Comte est absent, mais sa dame présente. C'est étrange, et c'est même suspect!
Non parce que le seigneur Monstro, moi je l'ai vu y'a pas deux jours, et il était plus qu'impatient de venir en découdre avec Yselda! Et croyez-moi, s'il avait décidé de ne pas venir, je le saurais! Et puis, je sais je le répète mais bon sang, pourquoi sa dame sur le champ de bataille, sans lui!?"

Le vicomte se dit que pour une fois, ce bavard disait vrai.

"Eh bien, je vais vous le dire, moi..."

"Vraiment!?", se prit à espérer le vicomte.

"Oui, et accrochez-vous parce que pour une nouvelle, c'est une bon sang de nouvelle!
Je ne sais pas si ils sont efficaces, mais alors les messagers du Comte sont d'un bavard!!!"

Jeyangel se retint d'éclater de rire.

"Et du coup, j'ai appris que, si Yselda était si insaisissable, c'est parce que, elle aussi, elle utilise une sorte de magie! En fait, ça devient à la mode chez les seigneurs, quoi. Bientôt, tout le monde va se battre à coup de malédictions et de formules, et...ouais, bon, je m'égare."

Sans blague...

"Donc ouais, Yselda est une sorcière, et il parait qu'elle a un livre, de sorts je suppose, qui lui donne tous ses pouvoirs!"

"Vraiment!?", s'exclama le vicomte, sincèrement cette fois.
"Et vous savez où?"

"Ah bah oui, évidemment! Enfin, si on veut. Parce qu'avec dame Lhassa, ça s'est un peu compliqué.

"Qu'a-t-elle à voir là dedans?...
Non, ne répondez-pas...
En revanche, écoutez-moi bien:

Je vous écoute depuis ce qui me semble une éternité!
J'ai d'abord attendu patiemment, puis de moins en moins. Et vous n'avez, je suppose, toujours pas terminé!

Je passerais outre vos capacité à délivrer RAPIDEMENT un message.
Je me contenterais de dire que pendant votre "palpitante" histoire, probablement des centaines d'informations circulaient, mais que je ne les aurais surement jamais parce que, d'une part vous êtes ici depuis bientôt une heure, et d'autre part, moi aussi par la force des choses.

Donc, je veux qu'à partir de cette seconde, chaque mot que vous me direz soit DIRECTEMENT lié aux informations que je veux entendre. Je ne veux plus entendre quoi que ce soit sur les coutumes amoureuses du lapins noirs des plaines d'Ininteretland, ou de la qualité de la terre de la charmante contrée de Trouducudumonde!
Non mais sans blague! Rien qu'à vous entendre j'ai envie de créer un conte que je pourrais nommer, un truc comme "Voyage en chute inconnue" ou "Le cou de la tentation".

Alors ECOUTEZ BIEN!

Je sais désormais que Lhassa était présente ici, mais que son mari, non.
Qu'elle utilise la sorcellerie, ainsi qu'Yselda.
Que les sorts, et peut-être la puissance de la Reine se trouveraient dans un livre.
Apparemment, vous savez où se trouve ce livre.
En fait, vous saviez, parce que, si j'ai bien compris -et ça n'a rien de facile - Lhassa aurait un rapport avec Yselda.

Est-ce bien ça? Et j'attend de votre réponse qu'elle soit la plus courte possible!"

"...oui...seigneur"

"Bien, selon les mêmes exigences de brièveté, quel est le rapport entre ces deux femmes, et en quoi cela pourrait-il m'intéresser?"

L'espion prit une grande inspiration.

"J'avais trouvé l'emplacement d'Yselda, et du livre. Mais avant que j'y parvienne, j'ai vu deux autres hommes, ou femmes je ne sais pas, car encapuchonnés, sortir de la tente, dont l'un portait une besace qui semblait peser.
C'étaient des experts, je le sais parce que j'ai admiré la façon dont ils ont évité les gardes et patrouilles, même alliés. De toute évidence, ils fallait que cela reste caché aux autres seigneurs d'Okord.
Quand ils sont arrivés, ils ont remis l'objet à Dame Lhassa et, comme je le craignais, elle a révélé le livre.

Si je suis venu vous voir, seigneur, c'est parce que sachant, comme tout le royaume sûrement, désormais, que vous êtes un mage, il me semblait important de vous parler des pouvoirs d'Yselda, de Dame Lhassa et du livre.


"Narrer serait plus juste.
Oui, en effet.
Bien, vous me semblez un très, très - et j'en omets volontairement pour épargner votre fierté - mauvais messager. Mais vous semblez exceller comme espion.

Alors pour épargner les oreilles et la patience de Dame Lhassa, je vais vous donner un message écrit, avec pour ordre de lui remettre en mains propres, sans autres mots que "Du Vicomte Jeyangel pour Dame Lhassa". Puis vous repartirez immédiatement.
J'espère qu'elle ne m'en portera pas rigueur. Mais elle ignore à quoi elle s'expose si jamais vous deviez lui donner des explications.
Attendez-moi là."


Jeyangel entra dans sa tente, prit un parchemin et une plume, et ne trouvant pas d'encre, utilisa son "encre magique".

Entre "collègues", pensât-il, ironique.

"Dame Lhassa,
Nous avons tous combattu valeureusement contre Yselda, et je me doute que vous devez être épuisée.
Mais comme vous vous en rendez compte, je n'ignore pas que vous meniez les troupes de votre époux.
Je ne chercherais pas à en connaitre la raison.

Comme vous l'avez sûrement remarqué, je possède certains "atouts" pour me défendre...ou attaquer.
Je ne peux, pour le moment vous dire comment, mais je sais également que vous possédez les mêmes penchants.
Or il semblerait que dans le cadre de cette même "passion", vous ayez très récemment fait l'acquisition d'un objet de grande valeur.
N'ayez crainte, je ne chercherais en aucune façon à m'appropriez cet artefact.

En revanche, et tel est l'objet de ce message, j'aimerais beaucoup que vous me permettiez d'y jeter un œil.
Je comprendrais parfaitement votre refus, et votre méfiance, mais je pense que deux personnes telles que nous, possédant des connaissances de ce genre, pourraient, en s'associant, permettre au royaume de mieux se défendre.

J'espère une réponse rapide de votre part.
Dans le cas où celle-ci serait positive, je vous laisse choisir le lieu et le moment pour une rencontre, puisqu'il est évident que vous ne pouvez décemment vous en éloigner, et donc me le confier.

Avec mon respect,
Jeyangel Drak'o'Neir, Vicomte de Dracangia"


"Messager, entrez!"


"Tenez, portez prestement ce message à Dame Lhassa.
Lorsque cela sera fait, revenez me voir. Si d'ici là, nous avons levé le camp, suivez la route jusqu'à Dra'celes jusqu'à me rejoindre.
Partez."


Le messager parti donc accomplir sa tâche.



Le Vicomte ignorait si Dame Lhassa se trouvait encore ici ou sur le chemin de ses Terres.
Mais il espérait surtout que cet homme soit réellement meilleur coursier que rapporteur.

Sinon,...il n'était pas près de voir le livre...


Dernière édition par jeyangel le Sam 21 Fév - 12:05, édité 3 fois

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Message par Monstro9090 Ven 20 Fév - 22:56

Je suis dans les souterrains du château de Zouzouland. Assise devant ma table de lecture, je dicte au devin les notes qu'il doit prendre. Le grimoire d'Yselda est vraiment passionnant ! Mais sa compréhension n'est pas aisée.  

 Quelqu'un gratte à la porte. C'est le petit Jehan.

 "Entrez, dis-je d'un ton sec."

 Il referme soigneusement la porte derrière lui et parle à voix basse. Les nouvelles qu'il apporte de Montagne Noire sont vraiment réjouissantes : les amanites ont l'effet hallucinogène escompté sur mon époux et, du coup, le médecin (celui-là même qui lui fait manger ces champignons) est obligé de donner de fortes doses de valériane au Vicomte Monstro pour le calmer. Les serviteurs de la forteresse l'entendent pousser des hurlements lors de ses crises. Ils disent qu'il a des visions, qu'il parle avec des fantômes. Je pourrais bientôt faire croire que mon mari a perdu la raison.

 Le petit Jehan repart. Je me replonge dans le déchiffrement d'une incantation alambiquée.

 Soudain, j'entends des pas résonner dans le couloir. On frappe à la porte : deux coups forts suivis de trois coups rapides. C'est l'un de mes gardes.

 "Ma Dame, je vous prie de m'excuser pour le dérangement..."

 Je lui fais signe d'entrer.

 "Ma Dame, un messager vient d'arriver. Il a dit : "Du Vicomte Jeyangel pour Dame Lhassa"."

 Je suis surprise. Je ne connais ce seigneur que de nom.

 "Faites venir ce messager dans la Grande Salle. Je vous y rejoins."

 Le garde s'incline et tire la porte derrière lui.

 Je rassemble les notes que le devin a prises. Je les glisse dans le précieux livre, dépose le tout dans un petit coffre fermé, dont je garde la clef sur moi jour et nuit. Je le saisis, traverse le long couloir obscur, monte un escalier jusqu'à mes appartements. Là, j'ouvre la bibliothèque où je mets le coffre et son contenu en sécurité.
 J'apprécie les souterrains mais ils ont un inconvénient : ils sont très humides et cela ne convient pas aux manuscrits.

 J'entre dans la Grande Salle. Le messager, visiblement exténué par son voyage, se redresse en me voyant.

 Il me tend une enveloppe cachetée que je prends d'une main fébrile, avant de la glisser dans ma poche. Je donne quelques recommandations pour que cet homme puisse manger aux cuisines et avoir un cheval frais avant de retourner chez son seigneur.

 Je me précipite ensuite dans ma chambre. Assise sur mon lit à baldaquin, je m'empresse de déplier le lettre. Je la lis plusieurs fois pour bien en comprendre le sens.

 Le doute. L'anxiété.

 Je sonne. Ma suivante arrive. Je lui ordonne d'aller chercher le devin. Vite. Il arrive en grommelant ; il déteste quitter le sous-sol du château. Je lui fais signe de pousser le verrou de la porte. Il hausse les sourcils mais s'exécute. Je lui tends ensuite la missive.

 "On vient de m'apporter ceci. J'ai besoin de tes conseils avisés, vieil homme. Voilà pourquoi je t'ai fait sortir de ta tanière. J'hésite à montrer le grimoire au Vicomte Jeyangel..."

 "Connaissons-nous ses intentions exactes ?"

 "Non."

 Le devin pousse un grognement. Je poursuis :

 "Il se peut qu'il ait des connaissances qui me manque, notamment sur certains symboles. Lui montrer le livre m'éviterait des recherches fastidieuses et peut-être infructueuses."

 "Hum... Tentant, en effet. Tentant mais risqué. Très risqué ! Imaginez qu'il veuille prendre le livre sacré... Imaginez qu'il veuille nous le voler !"

 Je sens tout-à-coup mon cœur battre la chamade. Je murmure :

 "Je ne pourrais rien dire si ce Vicomte dérobait l'ouvrage. Car il n'existe pas officiellement ! Il faut le faire venir dans un lieu sécurisé alors. Ici par exemple. Le château est bien gardé et il ne pourra pas s'enfuir avec le grimoire."

 Le devin me fait remarquer :

 "Sauf votre respect, il n'est pas très judicieux de faire entrer un mage ici. Ce seigneur pourrait fureter et découvrir des choses qui doivent rester secrètes. Du coup, il pourrait dénoncer nos pratiques occultes auprès du Prince ou du Roi. Ce qui nous serait extrêmement préjudiciable."

 "Non, non, non ! Je ne peux pas prendre le risque de voir ma réputation salie !"

 Le vieillard s'assoie près de l'âtre, allume sa pipe et tire un peu dessus.

 "Il y a une solution, commence-t-il."

 "Laquelle ?"

 "Nous pourrions faire venir le Vicomte dans un lieu éloigné des oreilles et des regards indiscrets. Un lieu que vous connaissez mais pas lui. Un lieu autour duquel il serait facile de poster des gardes embusqués, utiles en cas de problème."

 "Continue ! Tu as piqué ma curiosité, vieil homme."

 "Nous pourrions le faire venir au Temple."

 "Il ne viendra pas."

 "Et pourquoi non ? Je trouve au contraire cette grotte toute indiquée pour parler des arts occultes."

 Je me mets à la fenêtre. Le soleil a disparu derrière l'horizon. Les nuages ont une jolie teinte pourpre tirant sur le rose. Je regarde les maisons blotties au pied du château, les villageois s'agiter dans les ruelles, les commerçants
fermer leurs boutiques, les soldats marcher le long du chemin de ronde. Et au-delà des murailles, les prés et les bois s'étendent à perte de vue.

 Le Temple. L'entrée de la grotte est dissimulée par la végétation de la forêt. Il faut descendre dans un boyau assez étroit et qui paraît interminable. Mais une fois arrivé au bout, l'endroit est de toute beauté avec une immense voûte, des roches pétrifiées et une rivière souterraine.

 Je m'assoie à mon pupitre et commence à écrire :

 Cher Vicomte Jeyangel,
 bien que votre demande m'ait surprise, je comprends votre démarche. Je suis certaine que nos connaissances respectives nous permettrons de percer tous les mystères du grimoire. J'en ai commencé la lecture, qui, bien qu'ardue, s'avère absolument passionnante !
 Je vous propose que la rencontre ait lieu dans un endroit neutre et discret. Il s'agit d'une grotte appelée "Le Temple" car l'intérieur est tellement beau qu'il fait penser à ces édifices. Le messager qui vous porte cette lettre peut vous y conduire. J'y serais dans quatre jours.
 Vous pouvez venir en toute confiance. Mon devin, qui est un homme de sciences, sera le seul à m'accompagner.
 Dans l'attente de notre rencontre, je vous prie de recevoir mes respectueuses salutation.
 Vicomtesse Lhassa.
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Message par Invité Sam 21 Fév - 13:16

"Messager!"

Un homme en livrée rouge et or accouru.

"Allez à la caserne, et demandez le commandant. Demander-lui une tenue "confortable" pour vous rendre dans le quartier des ombres, et rendez vous y.
Là-bas, présentez cet objet, un homme devrait vous suivre.
Pendant le voyage, ne lui adressez pas la parole, ne lui répondez pas. Ce n'est pas un ordre, mais un conseil "appuyé".
Votre course sera terminée une fois l'homme devant moi."


"A vos ordres seigneur."

Il relut le parchemin pour s'assurer d'avoir bien compris.

"Coursier!"

"Seigneur?"

"Allez me chercher l'Archimage".

"Tout de suite, seigneur"

Quelques minutes plus tard, l'érudit rejoignait le Vicomte.

"Ar'da Ney, je sens que nous vivons une grande période! Tenez, lisez ceci."

Pendant que le mage lisait, Jeyangel lui fit un bref récapitulatif.

"Au lendemain de la bataille contre Yselda, un messager est venu à moi. Il m'a appris que le reine possédait des pouvoirs magiques, et que ceux-ci lui viendraient d'un livre. Or, la Vicomtesse Lhassa s'intéressait aussi à ce livre. Pourquoi? Parce que la Vicomtesse est une sorcière!"

L'Archimage eut un mouvement leva un sourcil.

"Et pas une amatrice, il semblerait, puisque selon le messager, elle aurait réussit à s'approprier le grimoire!"

"Comment!?, répondit le mage qui venait de terminer la lecture.
"La Vicomtesse Lhassa posséderait le livre, source de pouvoirs qui ont failli ruiner le royaume!? Humm... Cela n'est pas bon, Vicomte. Pas bon du tout.
On ne peut jouer avec la magie impunément! Dame Lhassa sait-elle au moins ce qu'elle fait?"

"Eh bien, franchement... Je l'ignore.
Voici mon avis, mais entendez le comme celui de quelqu'un qui ne possède pas tous les éléments de compréhension.

Je pense, que la Vicomtesse n'est pas mauvaise, mais que la magie est..."nécessaire" pour elle. Je sais que cela ne va plus très fort entre elle et le Vicomte Monstro.
Si je savais ce qui l'a poussé à toucher la magie du doigt, peut-être saurais-je à quoi m'attendre. A défaut, je suppose qu'elle pratique depuis suffisamment longtemps, et avec assez d'assiduité pour ne plus être une novice.
Ce livre, pour moi, n'est qu'un ensemble de pages. Je ne souhaite pas l'obtenir. Mais ce qui s'y trouve, CA, ça m'intéresse! Peut-être est-il possible d'y percer le mystère de "l'immortalité" d'Yselda!

Alors j'ai envoyé une lettre à la Vicomtesse, et ceci est sa réponse."


"Vicomte, pardonnez-moi mais, est-il prudent de la rencontrer dans un lieu que vous ne connaissez pas, ce qui de toute évidence, n'est pas son cas?"

"C'est moi, qui lui ai donné le loisir du lieu et du moment. J'espérais ainsi attirer sa "confiance", en lui montrant que j'acceptais d'en faire de même.
D'ailleurs dites moi ce que vous pensez de ce passage, à la fin:

"Vous pouvez venir en toute confiance. Mon devin, qui est un homme de sciences, sera le seul à m'accompagner."

"Eh bien, je suppose qu'il serait bon de faire de même. Enfin, je veux pas dire que je DOIS vous accompagner mais..."

"Mais vous m'accompagnez de toute façon. C'est déjà décidé. Mais ce que je vous demande, c'est si vous la pensez sincère."

"Honnêtement Vicomte, j'apprends à l'instant que la Vicomtesse Lhassa utilise les forces obscures. Alors je crois ne plus pouvoir prétendre grand-chose à son sujet."

"Je comprends. Voila ce que moi je pense:
Elle viendra avec son Devin. Maintenant, je connais la "confiance" des nobles. Cela inclut toujours des "précautions". Bien! Qu'il en soit ainsi, qu'elle "invite" qui elle souhaite. Après tout, il est normal qu'elle se méfie."

A cet instant un homme fit irruption dans la pièce.

"Seigneur, la personne que vous attendiez est ici!"

"Bien. Rompez, messager."
"Ar'da Ney, comme vous avez lu, le rendez-vous est dans...maintenant 2 jours. Je vous attend ici demain, avec le messager de la Vicomtesse, juste avant le zénith du soleil. Nous ne serons que deux."


"Bien Vicomte."

"Vous", dit-il à son bavard d'espion.
"J'ai une mission spéciale pour vous."

"Laquelle, seigneur?"

"Je vous envoie en course urgente.
Prenez ce papier...
Bien. Vous vous rendez aux coordonnées notées en haut. Là-bas, quoi que vous rencontriez, dites que je viens d'apprendre qu'"ils" n'étaient pas partis, que je m'en excuse, mais que je ferais peut-être appel à "eux" une dernière fois, avant de réparer cela.
Vous n'avez pas besoin de comprendre. Sachez juste, que puisque vous connaissez déjà certains détails, vous êtes la personne idéale.
Allez!"

Ainsi, de vieilles connaissances n'avaient pas quitté le royaume.
Bien que d'autres ne seraient pas de son avis, Jeyangel trouva la situation fort pratique.

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Message par momo Dim 22 Fév - 0:13

La bataille contre la déesse Yselda avait été sanglante. Nombre de valeureux guerriers étaient tombés pour la défense du royaume d'Okord. Ces grands stratèges que sont les pairs du royaumes avaient admirablement manœuvré pour encercler le camp de la déesse dès les premières minutes du combat.
Après les terribles combats tous s'attendaient à voir Yselda les fers aux pieds mais tous ont été déçus.
Grâce à quels maléfices la déesse avait pu disparaitre? Nous pensions combattre une déesse de guerre mais c'est une sorcière que nous avons affronté. Les rumeurs étaient ainsi fondées.

Après avoir soigné et pansé les blessés, il avait fallut organiser de nombreux transports pour rapatrier les blessés vers leurs familles. Les préparatifs des morts avaient été long afin de les rendre à leurs proches pour qu'ils soient honorés comme ils le méritaient. Le passeur avait du travail pour accueillir tant d'âmes valeureuses.
Une fois cet après Yselda terminé, la longue route du retour commença. Le prince morgan avait libéré ses seigneurs qui étaient libres de rentrer vers leurs foyers.
C'était dans la tristesse que je rentrais vers mes terres du nord. Certes, j'étais heureux de cette grande victoire du royaume mais je ne pouvais m'empêcher de penser à tous ces hommes tombés au combat. Tant de valeureux soldats dont nombre des nôtres. Je pensais aussi à toutes ces familles qui nous avaient vu partir si nombreux et qui nous verraient arriver si peu. Je pouvais aisément penser et imaginer le déchirement que cela serait pour eux.
C'est donc perdu dans mes pensées que je chevauchais au pas aux sein de mes troupes jusqu'à l'approche du château. Comme je le redoutais il y eu beaucoup de pleurs quand de trop nombreuses familles comprirent qu'ils ne reverraient jamais leurs fils, père ou frère revenir au foyer.
Je me dirigeai vers le donjon afin de m'y enfermer et de laisser faire le temps qui saurait penser les blessures de l'âme.
Je trouvai sur mon bureau une lettre cachetée de cire noire. Je fis venir le commandant de la garde à qui j'avais confié la gestion des affaires du château.
Le commandant entra:
"Mon seigneur, vous m'avez demandé me voici"

"Commandant, je viens de trouver cette lettre sur mon bureau. qui l'a apportée?"

"Je ne saurai le dire mon seigneur, c'est la première fois que je vois cette lettre et je puis vous assurez personnellement que personne n'est entré dans vos appartements en votre absence."

"Je ne doute pas de vous commandant. je vous remercie, vous pouvez disposer."

Je m'installai devant la cheminée. Le feu de l'âtre me réchauffait le corps mais aussi l'esprit. Mes pensées m'emmenaient loin, très loin. En rakard plus précisément. Ce royaume, depuis disparu, était notre terre d'origine. Nous l'avions quitté avant le grand cataclysme annoncé par les augures. C'est là que j'avais perdu la trace du seigneur Monstro et de sa dame Lhassa. Mais en ce beau royaume d'Okord je les ai rejoint et je m'y suis installé en oubliant tout ce qui me rattachait à mes origines.
Puisque Rakard avait été détruit en totalité par le cataclysme, comment cette missive d'outre-tombe a pu me parvenir ici?
La réponse m’apparut en ouvrant le parchemin, il était vide de mots. Mon cœur battait la chamade et mon sang ne fit qu'un tour. Ainsi après tant d'années un membre des ombres qui m'ont élevées m'a retrouvé?
Je fis le tour de la pièce des yeux sans rien voir tout en sachant qu'on ne peut voir une ombre dans l'obscurité. Je ne la voyais pas mais je me doutais sa présence.

"Approchez mon ami, venez dans la lumière" m'écriais je.

Un homme encapuchonné d'un pourpoint noir comme les ténèbres apparut comme par magie à mes côtés.

"Je vois que tu n'as pas oublié nos enseignements. Reconnaitre une ombre alors qu'elle est dissimulée n'est pas donné à tous." me dit l'inconnu.

Je reconnus immédiatement en l'inconnu l'homme qui me récupéra dans la rue alors que je n'étais qu'un jeune enfant et qui fit de moi son élève. C'était mon mentor.
Nous échangeâmes toute la soirée des souvenirs communs et expliquâmes à chacun le parcours effectué depuis. Il me félicita de mon ascension dans la noblesse de ce royaume.

"Vous ne pouvez pas repartir ainsi et me quitter de nouveau. Je veux que vous restiez à mes côtés, Mentor.
De grâce ne refusez pas".

"C'est avec plaisir que j'accepte mon jeune élève. Je vais prendre en charge votre équipe d'espions. J'ai passé une journée entière à arpenter les couloirs du château à attendre votre retour. Les gardes ne m'ont pas vu et c'est normal mais que vos espions ne m'aient même pas senti c'est la preuve de leur manque de formation. je me charge de les former à voir ce qui ne peut être vu.
Une dernière chose, vous devriez rendre visite à votre ancien seigneur Monstro. En traversant ce royaume pour venir sur vos terres j'ai ouïe dire qu'il s'était retiré dans sa forteresse et que c'était dame Lhassa qui était parti en guerre à sa place. Vous devriez aller prendre de leurs nouvelles."

"C'est vrai que je n'ai pas pris le temps de voir les autres seigneurs après la bataille" lui répondis je.
"Je partirai au matin. Le château est grand, installez vous comme vous le souhaitez Mentor. Ce qui est à moi est à vous."

Au petit matin je réunis une dizaine de cavaliers dans la cour du château.

"Commandant, je confie le château à mon mentor ici présent. Vous lui obéirez comme si c'était moi".

"A vos ordres mon seigneur. Soyez prudent sur la route".


Le voyage fut rapide car nous chevauchions rapidement.
En fin de journée les remparts de Zouzouland se dressaient devant nous. Mon escorte fut installée dans les quartiers de la caserne et je fus introduit au donjon.

"Dame Lhassa je viens vous présenter mes respects. Des rumeurs courent sur votre époux. Je souhaiterais vous entretenir du sujet".

"Vous voir en ces temps troubles me réjouis mon bon Momo. Je comptais vous envoyer une invitation afin de vous faire part de mes difficultés avec mon époux. Vous n'êtes pas sans savoir que depuis la disparition de nos terres de rakard le seigneur Monstro n'est plus le même comme si une part de son esprit était restée là-bas. Or je crois que c'était sa meilleure part qui y est restée.
depuis longtemps il s'est enfermé das ces guerres incessantes qui nous ont coûté tant de gens. Cela devenait insupportable. Et nous ne nous parlions presque plus. Nous étions devenu des étrangers l'un pour l'autre. Je sais qu'il ne m'aurait jamais répudiée car son honneur le lui interdisait mais l'empoisonnement était des plus probable. Alors j'ai dû prendre les devants, pour me protéger et pour le bien de tous nos gens.
J'ai concocté un breuvage à base de champignons hallucinogènes qui lui a fait perdre ses esprits. Il a été envoyé dans notre forteresse de montagne noire. il y est en compagnie d'un de nos médecins qui lui fait boire une dose de breuvage chaque jour.
Et comme vous me voyez j'ai repris les rênes de nos terres afin de les protéger.
Nous n'avons pas eu le temps de nous voir après la bataille contre yselda car je vous savais fort affecté par les nombreuses pertes parmi vos troupes.
Mais comme je vous l'ai déjà dit je voulais vous inviter afin de vous entretenir d'une autre affaire dans laquelle vous pourriez m'aider. si vous y êtes disposé malgré ce que j'ai fait à mon époux?"

"Je vous en prie dame Lhassa, vous savez que je vous serais toujours fidèle, veuillez poursuivre".

"Bien. Vous savez qu'Yselda s'est échappée alors que son camp était encerclé. Il se trouve que c'est une puissante sorcière mais avant de disparaitre deux de mes espions sont parvenus à lui dérober son grimoire qui est maintenant en ma possession. En effet depuis plusieurs années je suis versée dans les arts occultes.
Or dans ce royaume il y a un autre seigneur qui pratique également cet art. Le seigneur Jeyangel a dans ses rangs un espions des plus bavards mais surtout des plus discret et malin. Il a donc appris que j'étais désormais en possession du grimoire d'Yselda. Le seigneur Jeyangel m'a contactée afin de pouvoir "lire" le grimoire. il ne souhaite pas me le prendre mais juste le parcourir.
Il m'a proposé de choisir un lieu à ma convenance pour cette rencontre. J'avais pensé à ce château mais mon devin m'a fortement déconseillé de faire pénétrer céans un maitre des arts occultes.
il m'a proposé de l'inviter dans une grotte appelée le temple. nous pourrions y dissimuler des archers et des gardes.
Je ne connais que peu ce seigneur et je ne sais qu'en penser. Que me conseilleriez vous mon bon ami?"

"Ce sont là des informations des plus troublantes ma dame. Je n'ai jamais eu l'occasion de m'entretenir avec ce seigneur donc je ne pourrais vous en dire plus.
Par contre je serais plus à même de vous conseiller sur cette rencontre. Pour commencer il ne faut pas dissimuler des hommes car s'il est si bon que cela dans les arts occultes il aura tôt fait de les repérer avant même de pénétrer la grotte. Et au vu du combat contre les sbires d'Yselda une centaine de soldats ne pourraient venir à bout de ce seigneur.
Il faut privilégier la ruse. Vous allez vous rendre à cette rencontre avec votre devin et un grimoire.
Un grimoire de cuisine fera très bien l'affaire. Vous allez copier aussi quelques pages de celui d'Yselda afin de lui montrer un aperçu de son contenu. Il réagira en comprenant votre manque de confiance et c'est là que votre devin usera de tout son talent afin de déterminer si ce seigneur peut se montrer dangereux.
Si ce n'est pas le cas vous pourrez alors libérer le pigeon que je vais vous confier. Ce volatile me fera comprendre que je dois vous rejoindre avec le grimoire.
Comme cela si le seigneur Jeyangel se montre menaçant en voyant l'absence du grimoire vous pourrez lui faire comprendre qu'il risque de ne jamais le voir. Mais je pense qu'il est un homme suffisamment intelligent pour ne pas faire cette erreur".

"Je ne me suis jamais trompée sur vous mon ami. vous avez toujours été fidèle à notre famille et je vois que vous l'êtes toujours. Je vais méditer sur vos conseils et nous en reparlerons demain matin.
Je vais vous faire conduire dans vos quartiers où vous pourrez vous restaurer.
A demain".
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Message par Monstro9090 Dim 22 Fév - 19:24

Dans l'une des tours de l’enceinte de Zouzouland, deux archers, assis sur des caisses, jouent aux osselets.

 - J'ai une faim de loup ! Pfff... Encore une heure a attendre avant de se mettre les pieds sous la table.

- Toi, t'as toujours faim. T'as le ver solitaire ou quoi ?

 - J'sais pas. Quel ennui d'être ici ! Il ne se passe jamais rien ! Je me faisais une joie de partir en mission au Temple. Parce que, tu vois, j'en ai marre de tirer sur des bonshommes en paille...

 - Oh ! ça m'va bien d'être à la caserne du château.

 - Ouais, mais toi t'es pas un archer d'élite ! Pas comme moi. On n'a pas le même talent, tu vois.

 - En attendant, tu es comme moi dans cette tour de guet, à prendre froid en regardant les étourneaux picorer dans les champs !

 Soudain, on entend quelqu'un monter l'escalier d'un pas lourd. Un homme en habits de cavalier arrive en imitant la grosse voix du commandant :

 - Hé ! Vous deux, bande de fainéants ! C'est comme ça qu'on monte la garde ?!

 Les deux autres soldats s'acclament en le voyant avec des bières à la main.

 - Je me suis dit que ça vous remonterait le moral. Alors, j'ai appris qu'il y a un changement de programme et que tu ne vas plus jouer dans les bois...

 L'archer d'élite répond d'un air penaud :

 - Non. La petite virée est annulée.

 - Le commandant a laisser entendre que des cavaliers accompagneraient le Sieur Momo demain. Je serai peut-être l'un d'eux.

 - Je m'demande ce qu'il vient faire ici...

 - Qui ?

 - Bah ! Le Comte Momo, tiens ! Il vient comme par hasard quand le Vicomte Monstro est absent.

 - Tu crois qu'il y a anguille sous roche ?

 - J'sais pas.

 - En tout cas, les gars, il se passent quand même de drôles de choses... Comme vous le savez, ma femme est cuisinière au château. Des rumeurs circulent parmi les domestiques : on prétend que Dame Lhassa fait des incantations et des potions, comme les sorcières.

 - J'ai entendu ces rumeurs...

 - C'est vrai que monsieur l'archer d'élite passe beaucoup de temps avec les lavandières... sans doute pour savoir comment décrasser sa chemise !

 - Tu vas te taire, espèce de coquin ! Bah, moi j'suis un homme normalement constitué et j'dis que Dame Lhassa passe trop de temps en compagnie du devin pour que ce soit honnête. On ne va pas me faire croire qu'ils ne font que de la divination ou de la magie ensemble, hein !

 - Tu dis ça parce que, si tu étais à la place du devin, tes mains toucheraient autre chose que des fioles et des parchemins.

 - Arrêtez donc de vous chamailler ! Ma femme m'a raconté que ce matin, la Vicomtesse est arrivée en toute hâte dans les cuisines et a demandé un livre de recettes.

 Les trois compères éclatent de rire.

 - Il se peut que cela ait un rapport avec la dizaine de moines copistes qui sont venus d'Isgramoor avant l'aube. On était déjà ici à guetter. On a trouvé ça bizarre...

 Des archers montent dans la tour pour prendre la relève et les trois soldats descendent pour aller casser la croûte.
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Message par momo Dim 22 Fév - 21:01

Le soleil brillait haut au dessus du château. J'avais passé la matinée à me préparer.
Dame Lhassa était passée me voir dans les quartiers qu'elle m'avait octroyé afin de me donner ses directives.
Elle avait suivi mes conseils concernant le grimoire et j'en étais heureux car cette rencontre ne me disait rien qui vaille. J'espérais me tromper mais sait-on jamais?
Dama Lhassa, plus que des directives, était passée pour me confier une tâche des plus importante:
garder le grimoire et le protéger coûte que coûte contre qui ou quoi que ce soit.
Je lui jurai sur mon honneur que si cela devait arriver, ce livre serait arraché à mes doigts morts.

Ainsi, j'avais passé la matinée à trouver le moyen de conserver ma liberté de mouvement en combat tout en protégeant le livre.
Si j'avais été un guerrier épée-bouclier ce serait simple. Un bouclier épais que les flèches ne pourraient transpercer et le livre serait soigneusement à l'abri de ce rempart.

Mais voilà le soucis, je suis un guerrier deux lames.

Mon mentor dans sa jeunesse avait parcouru un royaume fort lointain peuplé de nombreuses races parlantes.
Il m'avait parlé des kajiits les hommes-chats.
Des argoniens les hommes-lézards.
Des orques, chacun fort comme quatre hommes et redoutables combattants.
Et diverses races d'hommes et autres elfes.
Ce pays semblait fabuleux dans ses propos et c'est là-bas qu'il avait appris à devenir une ombre. Il avait fait partie d'un clan qui se nommait la confrérie noire. C'est avec eux qu'il avait appris diverses techniques de combats dont celle qu'il m'a transmise: le combat à deux épées.
De toutes les techniques c'est celle-là que j'ai le mieux maitrisée et gardée.

Mon mentor m'avait alors offert deux armes qu'il avait ramenées de là-bas: une épée en ébonite "tranche-dur" et une masse démoniaque ayant appartenu à un prince daedrique de la corruption Molag Bal.
Mon mentor semblait en parler avec respect. Ce devait être un prince puissant.
J'ai donc nommé cette masse "brise-os". Avec elle je peux aussi bien fracasser une tête ou parer. Elle est tout bonnement indestructible.

Ces longues réflexions m'ont donné la réponse: à tout moment je m'arrange pour ne jamais exposer mon dos. C'est donc là que le grimoire se trouvera.

Il se trouve que dame Lhassa avait en son château un cordonnier fort talentueux. En quelques heures il me confectionna un sac aux dimensions du grimoire avec plusieurs lanières qui se nouent autour du buste et de la taille.
Cet ensemble fut ajusté à ma taille et en l'essayant une fabuleuse idée me vint. Le cordonnier, à ma demande, rajouta une plaque d'acier légère doublée d'une fine cote de maille afin de protéger le sac et par la même occasion mon dos.
Ainsi le grimoire et moi même seront protégé des coups ou flèches indésirables.

J'avais le contenant il ne me restait plus qu'à attendre le contenu.
Je me disais que je ne devrais pas attendre bien longtemps car je voyais des cavaliers se préparer pour une mission dont ils ne devaient point parler. Nul doute que ces derniers m'étaient destinés.

J'attendais avec impatience de débuter cette mission car les soldats commençaient à me regarder en coin.
J'avais le sentiment qu'ils ne m'appréciaient guère. Mais peu importe, je n'étais point là pour ça.
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Message par Invité Mar 24 Fév - 10:57

Ils avaient monté le "camp" pour la nuit.
Chacun sa tente, côte à côte, ainsi qu'une autre, plus grande, abritant les autels alchimiques, d'enchantements et les contenants magiques.
Décidément, deux mages en voyage, cela faisait une véritable échoppe mobile!

A présents, ils savouraient le repos de la nuit.
Entre eux, flottait le "miroir", intermédiaire magique entre "l'homme" et eux. Ce qu'il voyait, ils le voyaient également.

"Vous voyez, mon cher Ar'da Ney, c'est de cela que je parlais hier.
"Je viendrais seule avec mon Devin..."... Oui, en effet...en omettant deux ou trois troupes de soldats."

"Vicomte, êtes-vous certains que ces troupes soient pour notre rendez-vous? Après tout, nous voyons mais n'entendons pas. Okord n'est toujours pas en paix, et il se pourrait que ces hommes parte vers une position quelconque."

"Oui... Cela aurait été possible.
Si certains de ces hommes ne portaient pas des tenues familières que je n'aurais jamais cru voir ici."



Long avait été le voyage de son ancienne patrie jusqu'à Okord. Et nombreuses avaient été ses rencontres.
Il s'était même fourvoyé pendant un temps, se retrouvant surpris par une tempête de neige.

Ayant trouvé une grotte, il avait du attendre qu'elle cesse.
Lorsque le temps redevint suffisamment clément pour continuer, il avait repris la route, jusqu'à tomber sur un village.

Les villageois lui avaient fait bon accueil, et il avait pu profiter de leur hospitalité, ainsi que de leurs histoires.
Le village se nommait donc Helgen, non loin se trouvait Rivebois, et plus loin, on pouvait atteindre la première ville, Blancherive.

Ce fut donc là-bas, qu'il avait fini par se rendre.
Il y avait découvert un système féodal bien différent de ce qu'il connaissait, basé sur les valeurs martiales.
Des occupants d'une grande chaumière, il avait été initié à ce qu'il appelait "les pelles à trancher", d'improbables épées monstrueuses dont les autochtones raffolaient.
De fil en aiguille, il parcouru la majeur partie de cette contrée, et en découvrit toutes les subtilités: les rivalités entres races, les querelles entre "barbares à grosse armure" et mages en vêtements...ainsi que les failles du système judiciaire.

Ainsi apparu la ville "des voleurs", que ces derniers contrôlaient sans pour autant le diriger.

Jeyangel avait rapidement été contacté, puis enrôler, avant de, finalement, obtenir un statut plus qu'honorable au sein de la guilde.
Puis cela lui avait ouvert les portes d'un ordre encore plus secret et "efficace", sortes de "voleurs assassins" que toute la province tenait pour une légende.
Puis LA confrérie.
S'il existait bien un groupuscule enfreignant les plus grandes lois, et pourtant connu des gardes, c'était bien la confrérie.
Jeyangel avait été "charmé" par les règles tordues de ces assassins:
tuer oui, mais pas sans contrat!

C'était là, parmi ses "frères et sœurs", qu'il avait tout appris de la furtivité, du maniement de la dague ainsi que du sens du secret.
Ca, et la guilde des voleurs, bien sûr.

Mais au bout d'un temps, il avait été déçu aussi bien par l'une que par l'autres, et avait jugé qu'il était temps pour lui de découvrir d'autres contrées.
Et c'est ainsi qu'il avais repris la route, tenue rouge et cape noire, avec l'ombre comme nouvelle vocation.


Revoir certaines de ces tenues, ici et aujourd'hui, ne le rassurait pas tant que ça.
Autant les revoir des Rossignols l'intriguait, autant les "frères" en rouge et noire l'inquiétaient.

"Vous voyez ces personnes masquées et cagoulées?
Ce sont des voleurs d'un ordre oublié. Mais le plus étrange, c'est que normalement, il n'en existe que trois. Or j'ai de bonnes raisons d'affirmer que seuls deux devraient pouvoir se trouver parmi ces troupes.
Quant à ces hommes, là, ce sont eux qui m'inquiètent.
Mener de tels hommes à notre rendez-vous ne peut signifiez qu'une chose, et ce n'est pas bon.
Pas bon du tout."


"Et que signifient-ils?"

"Des ennuis Ar'da. Potentiellement beaucoup d'ennuis!
J'acceptait encore une escorte, bien que contraire à notre accord. Mais des hommes de la confrérie...

Ceci dit, j'ai peut-être moins de raisons de m'inquiéter que ce que je ne pense.
De "véritables" vétérans adorateurs du "macchabée" ne rejoindraient pas des soldats. Ils attendraient dans l'ombre, de pouvoir agir.
Ceux-ci sont de jeunes recrues."


Le Vicomte réfléchit.

"BIEN!
Nous verrons!
En attendant, parlons stratégie et faits étranges!
Avez-vous remarqué que les troupes présentes n'appartiennent pas toutes au Vicomte Monstro? Enfin, devrais-je dire, à la Vicomtesse?"


"En effet."

"Ces armoiries, je les ai déjà vu, mais impossible de me souvenir où..."

"Attendez! Si je ne me trompe pas, il me semble avoir aperçu un lion. Mais je ne me souviens pas d'un seigneur arborant le lion sur écarlate."

"Non, ce n'est pas rouge, mais pas loin. Cette magie est certes utiles, mais pas aussi nette que je le voudrais. Mais il me semble que l'écu est orange."

"Le Comte Momo! Ce sont les couleurs du Comte Momo!"

"Momo!? Mais que vient-il faire ici!...
Ar'da Ney, tout cela devient trop absurde pour que ces troupes nous soient "destinées".

Il me semble que je doive reconnaitre mon erreur.
Vous avez  probablement raison: Dame Lhassa prépare une autre opération. Et il n'est pas surprenant que le Comte Momo lui prête main-forte.

Peut-être devrais-je parfois faire montre d'un peu plus de confiance.
Après tout, la Vicomtesse a autant d'intérêt que moi à ce que nous unissions nos connaissances, n'est-ce pas?"


"Oui, je suppose, Vicomte."

"Bien, cependant, je n'écarte pas la possibilité d'une "escorte" de Lhassa. Donc, soyons sur nos gardes."

Il "effaça" alors l'image-miroir.

"A présent, je vous laisse et me retire dans ma tente. Ma soirée, n'est pas encore terminée."

"Bien. Reposez-vous bien Vicomte."

"Vous de même Ar'da."

Une fois dans ses "appartements", Jeyangel entra en état de "fusion" avec l'obscurité coulant dans ses veines.
Cela lui permit de se "lier" aux fluctuations de la magie. Il en obtins finalement l'information qu'il espérait.

Il avait accomplit sa mission.
"Ils" étaient prêts...au cas où.

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Message par Invité Jeu 26 Fév - 11:44

"Eh bien? Personne?"

Cela commençait mal.

"Messager, êtes-vous certain de l'endroit?"

"Bien-sûr, Vicomte. La Vicomtesse Lhassa m'a ordonner de vous conduire ici. Nous sommes au bon endroit. D'ailleurs l'entré est là-bas."

Il désigna un passage à peine visible entre les fourrés.

"D'ailleurs, permettez que je me retire, Vicomte. J'ai accompli ma tâche, qui était de vous escorter ici, mais j'ai également pour ordre de repartir ensuite."

"Très bien. Disposez."

Le messager ne se le refit pas dire deux fois.
Jeyangel trouva d'ailleurs son empressement suspect.
Puis il se dit que ses "prouesses" contre Yselda, devaient en être à l'origine.

"Eh bien Ar'da Ney, nous voila seuls.
Entrons.
"

"Un instant, Vicomte.
Parvenir jusqu'ici n'avait rien de compliqué. Mais une fois à l'intérieur, qui sait ce qui nous attend?
Je ne veux pas remettre en cause l'honnêteté de la Vicomtesse Lhassa, mais..."

"...mais nous ne connaissons rien d'elle. Je sais.
En fait, je sais depuis le début...que nous ne savons rien.
Mais ce n'est pas en la considérant d'office comme hostile, que nous parviendrons à un résultat concluant.
Quoi qu'il se passe là-dedans, nous ferons preuve d'amabilité...et de vigilance.
"

"Oui, vous avez raison..."

Ils entrèrent donc.

Un couloir interminable, mais qui avait l'avantage de n'offrir aucune alternative de direction.
Régulièrement, l'Archimage se retourna, persuadé d'avoir entendu des bruits étranges.

"N'ayez crainte, Ar'da Ney, ce n'est rien. Sûrement l'écho de nos pas."

"Nos "pas" prennent, semble-t-il, des sonorités éthérées alors, Vicomte. J'ai sans cesse l'impression d'être suivi."

"Par qui!? Une ou deux personnes? Sans importance. Un groupe? Impossible, ils feraient trop de bruit. Donc, soit ce n'est rien d'hostile, soit, et j'opte pour cette hypothèse, ce n'est rien du tout."

"Si vous le dites..."

Plus loin, un son cristallin parvint à leurs oreilles.

Un cours d'eau.

Enfin, le passage s'élargit et...

Le paysage qu'ils observait était tout simplement incroyable.
Une immense salle naturelle, de ce qu'ils pouvaient en juger, dont les aspérités et colonnes ressemblaient à un bâtiment majestueux.

Le Temple, pensa le Vicomte.

Le tout était éclairé par des sortes de plantes lumineuses -des champignons?- courant le long des parois.

Cela lui ramena une pensée amusante à l'esprit.

"En un autre lieu, à une autre époque, je connais une personne qui aurait dit: "C'est magnifique! Je suis heureuse que vous soyez là, avec moi.""

Il réalisa qu'en cet instant précis, cette personne lui manquait beaucoup.

Ils descendirent jusqu'à ce qu'ils supposèrent être le lieu de rendez-vous.

"J'aurais pensé que Dame Lhassa serait arrivée avant nous. Nous ne sommes qu'au matin du quatrième jour, mais... Attendons, alors."

Ce qu'ils firent.

"Etes-vous sûr que la Vicomtesse ne vous a pas donné de moment plus précis?", demanda Ar'da Ney au bout d'un moment d'attente.

"Comme...quoi? Une heure? D'ici, difficile de voir le soleil, et je ne vois pas de cadran...qui de toute façon ne servirait à rien vu ce que je viens de dire..."

"Ce n'est pas que je trouve cette grotte ennuyante, au contraire, mais il me semble qu'un tel rendez-vous ne souffre pas l'attente."

"Vous savez quoi? Vous avez raison. Si au moins, quelqu'un nous avait "prévenu" de l'attente, ce serait différent. Mais là, pas moyen de savoir si cela l'attente est "normale" ou inquiétante.
Bon...
"

Il leva la main, marmonna quelque chose, et une boule bleue azur se précipita vers le plafond.

Mmm... C'est haut...

"Cette sphère indique les heures restantes du jour de rendez-vous.
Tant qu'elle brillera, nous attendrons. Et, puisque nous ignorons si la situation est normale, nous resterons particulièrement vigilants.
"
"Préparons-nous", pensât-il.
"Lorsqu'elle sera éteinte, si le rendez-vous n'a toujours pas été honoré, nous partirons.
Mais la Vicomtesse aura intérêt à avoir une EXCELLENTE raison de m'avoir fait déplacé pour rien...
"

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Message par Monstro9090 Jeu 26 Fév - 17:33

Depuis combien de jours le Vicomte Monstro était-il dans cette chambre ? Il n'en savait rien. Les épais rideaux étaient toujours tirés devant la fenêtre, de sorte que les nuits et les journées se ressemblaient toutes. La seule visite était celle du médecin, ce charlatant qui, non content de le droguer avec des plantes, l'affaiblissait aussi en lui faisant régulièrement des saignées.
 
 Les paupières du Vicomte s'ouvrirent difficilement. Il se sentait nauséeux. Il avait mal au ventre et à la tête. Le médecin n'était pas encore là. D'habitude, ce bougre n'attendait pas que son patient reprenne complètement ses esprits pour le faire à nouveau sombrer dans des rêves terrifiants, peuplés de créatures monstrueuses.

 Monstro réussit à se redresser un peu. Il resta assis au bord du lit. Ses yeux se promenèrent le long de la pièce. Il remarqua que le guérisseur avait laissé son nécessaire pour faire les saignées sur un guéridon à côté de la porte. Le seigneur tenta une première fois de se mettre debout. En vain.

 Soudain, il entendit des bruits de pas qui se rapprochaient. Monstro sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine. L'angoisse monta en lui. Il savait de qui il s'agissait et il savait qu'il allait encore souffrir. Il rassembla donc toutes les forces qui lui restaient et tituba jusqu'au guéridon. Les gonds de la porte grincèrent.

 "Mais, qu'est-ce que..."
 Le médecin n'eut pas le temps de finir sa phrase. Il porta ses mains à sa gorge et s'affaissa dans d'interminables râles.

 Monstro laissa choir le scalpel couvert de sang et tomba à genoux, épuisé. Il regarda l'homme qui gisait devant lui. Les gardes finiraient par s'apercevoir de la mort du guérisseur, et, comme ils pensaient que leur seigneur avait perdu la raison, ils seraient capables de l'enfermer dans l'une des geôles de la forteresse !

 Un souvenir revint à l'esprit du Vicomte. Montagne Noire avait été bâtie pour résister aux sièges ennemis. Un passage dérobé avait été creusé dans la montagne afin de permettre l'approvisionnement en vivres et, le cas échéant, l'évasion du seigneur des lieux. La cachette menait directement dans cette chambre. Monstro rampa jusqu'à un mur. Il frappa. ça sonnait creux. Mais il ne se rappelait plus du mécanisme d'ouverture. Il chercha, tâtonnant dans la pénombre. Il commençait à se désespérer lorsqu'il trouva enfin : il fallait pousser à gauche le chandelier qui était au mur. Un passage s'ouvrit entre les pierres. Il s'engouffra dedans et referma derrière lui pour ne pas être suivi.

 Il entama la longue descente vers la liberté. Il marchait dans le noir, d'un pas mal assuré, s'accrochant aux parois pour se soutenir. Le chemin n'en finissait pas. Le Vicomte avait faim et soif. Il vacilla et resta un moment allongé dans l'obscurité. Puis, il reprit sa route à quatre pattes.

 La lueur du jour apparut enfin. Cela redonna du courage à Monstro qui se jeta presque dehors. Il respira l'air pur de la campagne. Le parfum de la liberté. Il mangea un peu de neige pour se désaltérer.

 Le plus dur restait peut-être à venir. Il fallait à présent se rendre à Zouzouland. Cependant, le seigneur était en chemise et pieds nus dans le froid, il n'avait pas de monture et était faible.
 Voilà qu'il entendit des bruits de sabots. Un petit homme plié en deux tenait par la bride un cheval boiteux qui portait deux sacs sur son dos.

 "Bonjour, paysan ! Peux-tu me donner ton cheval ?"

 Le vilain leva difficilement la tête pour regarder son interlocuteur d'un air suspicieux.

 "Hé ! Vous m'avez l'air bien mal en point... Pourquoi j'vous donnerais mon canasson ? Qui portera mes sacs de seigle si je l'ai plus, hein ?"

 Le Vicomte ne voulait pas révéler son identité à un individu qui s'empresserait, à coup sûr, d'aller répéter cette information dans la taverne du coin. Le paysan lorgnait depuis quelques minutes sur la bague ornée de deux rubis que portait le noble. Il reprit :
 "On pourrait p'être s'arranger. J'vous donne cette vieille rosse en échange de vot' jolie bague. C'est un bon marché, hein ?"

 Monstro réfléchit. Il n'avait guère d'autre choix. Alors, il donna à contre-cœur le bijou au vilain, qui prit ses sacs sur son dos et disparut à travers champs.

 Le seigneur se hissa sur le cheval. Ce dernier accepta de trotter mais pas de galoper.


* * * * * * * * * *


 Les gardes de Zouzouland furent extrêmement surpris de voir le Vicomte arriver en chemise, pieds nus, grelottant, sur un vieux cheval boiteux. L'un des guetteurs ordonna que le pont-levis soit abaissé et que la herse soit levée.
 Monstro fut heureux d'être aussi bien accueilli. Un archer d'élite le soutint jusqu'à ses appartements.

 Assis dans son fauteuil, le seigneur mangea goulûment le potage et le riz au lait qu'on lui apporta. Pendant ce temps, le soldat lui faisait le récit des événements qui s'étaient déroulés durant son absence :

 "On a vaincu la reine Yselda, avec le roi et tous les seigneurs d'Okord ! Enfin, je n'y étais pas. Sinon je ne serais pas là à vous parler, parce qu'aucun archer n'est revenu. A son retour, Dame Lhassa s'est enfermée dans les souterrains avec le devin. Il y avait forcément quelque chose de louche là-dessous. Moi j'pensais qu'ils fricotaient ensemble, mais il semble que se soit pire que ça. Certains disent qu'elle a envoyé des espions récupérer un livre dans la tente de la reine barbare. Un artefact magique.
 "Un messager du Vicomte Jeyangel a apporté une lettre. Ensuite, ça a été l'effervescence : Dame Lhassa a envoyé un coursier chez Jeyangel et le Comte Momo est arrivé. Alors, là, j'ai pensé de suite qu'il avait anguille sous roche. Vous voyez. Puis des moines copistes sont venus à leur tour. Et la Vicomtesse est allée aux cuisines pour prendre un bouquin de recettes. Momo s'est fait faire un sac renforcé pour protéger un objet précieux et son dos.
 "Les moines sont repartis cette nuit à Isgramoor. Le Comte Momo s'en est allé à l'aube avec une escorte de cavaliers. L'un d'eux, qui est un copain, m'a dit qu'ils se rendaient à la grotte du Temple. Ce matin, c'est Dame Lhassa et le devin qui ont pris la route. Juste tous les deux. Pour aller cueillir des plantes, ils ont dit. Mais, moi, j'ai eu les confidences d'une femme de chambre et elle, elle aime bien écouter aux portes. Une vraie commère ! Eh bien ! J'vous jure, la Vicomtesse va aussi au Temple !
 "J'ai des soupçons depuis quelques temps, mais à présent, j'en suis sûr : Le Comte Momo et la Vicomtesse sont amants ! C'est affreux ! Et c'est pour cela que vous avez été éloigné. Mais, moi, j'ai jamais cru à ces sottises comme quoi vous étiez devenu fou !"

 "Je n'ai pas compris grand'chose de ce que tu viens de me raconter, mon brave. Toutefois, tu as éveillé des craintes en moi."

 Monstro sortit précipitamment du donjon et se rendit dans les écuries.
 "Sellez mon cheval, vite !"

 L'écuyer le fixa d'un air stupide.
 "Messire... Vous êtes sûr..."

 "Faites ce que je vous dis !"

 L'archer d'élite intervint :
 "Mon seigneur, vous devriez vous reposer..."

 "Taisez-vous ! Si vous ne préparez pas ma monture immédiatement, je le ferai moi-même !"

 Pendant que l'écuyer harnachait le cheval, le Vicomte fit un tour dans la caserne et en sortit avec un arc et un carquois à la main. Il se mis en selle et partit au galop en direction du Temple.

* * * * * * * * * *

 Dame Lhassa et le devin arrivèrent à la grotte et mirent pied à terre. Ils remarquèrent la présence de deux chevaux portant la marque du Vicomte Jeyangel. Il était déjà là et il était accompagné.

 La Vicomtesse et le magicien écartèrent les branches de lierre qui cachaient l'entrée, puis descendirent le long du chemin, jusqu'au Temple. Deux pigeons roucoulait dans la cage que Lhassa tenait à la main.

 Le Vicomte Jeyangel et son mage étaient visiblement mécontents de leur attente. Les présentations furent brèves mais polies. L'ambiance était pesante.

 Le devin s'approcha d'une pierre qui avait la hauteur et la forme d'une table. Il sortit de sa besace une grosse bougie et l'alluma, puis il posa un livre et cinq pages devant lui.

 Jeyangel et Ar'da Ney étaient étonnés. Ils s'approchèrent. Leur tension était perceptible.

 Le devin les encouragea :
 "Ces manuscrits sont les fidèles copies de quelques pages du grimoire. Regardez-les."

 "Pourquoi des copies ?" s'étonna Ar'da Ney.

 Dame Lhassa essaya de rassurer ses hôtes :
 "Voyez-vous ces pigeons ? Quand je serai certaine que vos intentions sont bonnes, je libérai l'un d'eux et il ira retrouver son maître. Ce dernier apportera le grimoire d'Yselda."

 Le mage de Jeyangel ouvrit le livre qui se trouvait sur la pierre et s'écria :
 "Vicomte, c'est un piège !"

 Sur la page de gauche, on pouvait lire : Soupe d'orties aux jeunes pousses de plantain.

 Dame Lhassa intervint :
 "Non, non, non ! Il ne s'agit pas d'un piège ! Donnez-moi l'assurance que vos intentions sont pacifiques, et je renverrai le pigeon auprès de son maître, qui viendra avec le livre. Je vous en donne ma parole."

 Ar'da Ney était suspicieux.
 "Mais, Vicomtesse, qui est le propriétaire de ce volatile ?"

 "Il s'agit d'un ami, un membre respecté du Duché d'Arald. Il a d'ailleurs la confiance totale du Prince Morgan, qui est un homme très avisé. Le grimoire est en sécurité avec lui. C'est pour cela que je lui en ai confié la garde. Je vous le répète, il n'y a aucun piège !"

 Jeyangel chuchota avec son mage avant d'assurer que leur venue était totalement pacifique.

 Dame Lhassa jugea qu'il avait l'air sincère. Elle ouvrit alors la cage et le pigeon noir vola vers la sortie.

 Durant de longues minutes, un silence pesant s'installa. Ils étaient tous nerveux et chacun essayait de lire dans les pensées des autres.

 Bientôt, le Comte Momo arriva. Son visage éclairé par les étranges champignons luisants avait une teinte bizarre.
 Les salutations furent plutôt froides.
 Le Comte s'approcha de la bougie, jeta le livre de cuisine par terre d'un revers de la main, enleva le sac qu'il avait sur le dos, en sortit le précieux grimoire et le posa délicatement sur la pierre.

 Le Vicomte Jeyangel, son mage et le devin se mirent contre la parois moussue, derrière la table. Ils commencèrent l'analyse de l'artefact magique qui contenait les secrets d'Yselda. Les yeux étincelaient à la lumière vacillante de la bougie. Dame Lhassa, de l'autre côté de la table, indiquait les signes qu'elle ne comprenait pas et ceux qui faisaient référence à d'autres ouvrages. Le Comte Momo restait près de la Vicomtesse. Il était attentif à chaque geste de Ar'da Ney, s'attendant à tout moment à le voir utiliser des pouvoirs magiques afin de disparaître avec le livre.

 Tout-à-coup, on entendit un sifflement. Momo tomba face contre terre, une flèche plantée dans la nuque. Lhassa hurla.
 Monstro se tenait debout au milieu de la grotte, son arc prêt à tirer. Il avait su être suffisamment discret pour que personne ne l'entende arriver. Il cria :
 "Ma Dame, je ne vous donnerai qu'une seule et unique occasion de vous expliquer. Vous m'avez empoisonné. Vous avez tenté de m'assassiner. Et vous vous êtes déshonorée avec cet homme que je pensais être un ami !"

 Le Vicomte Monstro avança jusqu'à la pierre. Il était méconnaissable. Deux cernes sombres et profondes marquaient son visage blafard. Ses joues étaient émaciées. A ce moment, il s'aperçut de la présence du Vicomte Jeyangel, de son mage et du devin. Ils lui faisaient face. Monstro jeta son arc, dégaina son épée et s'écria :
 "Une réunion secrète ! Que manigancez-vous ?"

 Il feuilleta rapidement le grimoire puis le balança plus loin sous le regard horrifié des autres.
 "Sorcellerie ! Voilà ce que vous manigancez ici ! Si ce pauvre monde va si mal, c'est à cause de telles pratiques !"

 Dame Lhassa lui dit :
 "Vous perdez la tête, mon ami !"

 Des ombres surgirent dans la troglodyte. Ces individus mystérieux arboraient une main rouge sur leur poitrine. Monstro se retourna. Il les vit. Les jugeant menaçants, il pointa sa lame en leur direction.
 "N'approchez pas !"
 Les ombres continuèrent à avancer.
 Monstro fit péniblement quelques pas jusqu'à son épouse qui tentait en vain de faire reprendre connaissance au Comte Momo.
 "Je ne suis pas fou ! Vous avez engagé un soi-disant médecin pour qu'il me drogue avec des plantes et des champignons. J'ai acquis la certitude que vous vouliez ma mort ! Et vous auriez sans doute réussi si je n'étais pas parvenu à m'enfuir. Et peut-être même que vous auriez épousé en seconde noce ce traître de Momo."

 Il leva son épée.
 "Faudrait-il que je vous tue, ma Dame ?"

 A cet instant, un éclair aveuglant déchira l'intérieur du Temple. Tout devint tellement blanc que l'on ne pouvait plus rien distinguer.
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Message par momo Jeu 26 Fév - 19:39

Chacun des protagonistes cherchait à distinguer quelque chose dans cette blancheur éclatante en vain mais on pouvait toutefois entendre des gens se déplacer dans la grotte en chuchotant.
Petit à petit la lumière revenait à sa normale et tous voyaient un groupe d'hommes emporter le seigneur Momo sur une civière. Deux étranges individus fermaient leur marche: un homme à la peau sombre coiffé d'une sorte de turban et une fillette d'un teint des plus pâle. Ces deux derniers portaient la même tenue sombre arborant un étrange symbole, une main rouge.
Le seigneur Jeyangel reconnut aussitôt les tenues de la Confrérie Noire. Mais que faisaient-ils en Okord, si loin de leur pays?
C'est alors qu'un homme qui était resté dans la grotte prit la parole.
"Je suis désolé d'avoir abusé vos sens mais cela était inévitable. Nous emportons votre ami Momo afin de le soigner chez nous là où les mages-médecins sauront le guérir. Sa blessure est des plus grave mais nous avons des sorts qui permettront de le stabiliser pendant le voyage. Je ne saurais que vous conseiller de ne pas nous en empêcher. Si l'envie vous prenait malgré tout de vouloir nous barrer la route, demandez conseil à votre compagnon Jeyangel, et demandez-lui ce qu'il en pense. Il connait très bien notre puissance et ne fera jamais l'erreur de se mêler de nos affaires."
"Jeyangel, je vous assure que je ne suis ici que pour rendre service à un ami, rien de plus. Il n'est pas dans les prérogatives de mon ordre de faire la moindre ingérence dans les affaires de votre pays."
Et sur ce l'homme se dirigea vers le couloir menant vers l'extérieur.

Jeyangel était des plus septique. Il avait reconnu la tenue d'un psijique mais que faisait-il en Okord? Et la main noire en quoi était-elle concerné par tout ceci?

Dame Lhassa s'adressa à Jeyangel:
"Le seul homme que j'ai reconnu est le mentor de Momo. Il est sorti aux cotés de cette fillette étrange. En revanche cet homme mystérieux s'est adressé à vous sans la moindre hésitation. Je crois que vous nous devez des explications sur ce qui vient de se passer."

Le seigneur Jeyangel réfléchit quelques instants avant de reprendre la parole.
"J'ai connu ces ordres dans un autre royaume fort lointain. J'ai même fait partie des rangs de la Confrérie de la main noire mais je les ai quitté pour raisons personnelles. En revanche l'ordre des psijiques est des plus mystérieux. Il semblerait que votre ami Momo ait eu pour mentor un membre éminent de la Confrérie.
Je ne pense pas que nous le reverrons de sitôt pour peu qu'il survive à cette blessure."

Le seigneur Jeyangel se tourna vers son mage Ar'da Ney pour s'entretenir avec lui. Dame Lhassa en profita pour expliquer la situation au seigneur Monstro qui ne comprenait décidément rien à rien.
Au fur et à mesure de ces explications, le seigneur Monstro passa par toutes les couleurs en comprenant son erreur et en réalisant qu'il avait probablement tué le seigneur Momo qui leur avait été tant fidèle toutes ces années durant."

"Comment pourrais-je un jour me faire pardonner cette sinistre erreur?" se demanda Monstro.

Pendant ce temps, les cavaliers de l'escorte du seigneur Momo qui l'attendaient à bonne distance de l'entrée virent un groupe d'hommes sortir de la grotte en portant une civière. Ils s'immobilisèrent pendant que l'un d'eux récitait une formule. Un étrange nuage bleu les enveloppa et à sa disparition le groupe s'était volatilisé.
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Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord ! Empty Re: Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord !

Message par Invité Ven 27 Fév - 15:54

"Ils arrivent."

Jeyangel les senti immédiatement.
Il "récupéra" la balise temporelle magique.

"Vicomtesse Lhassa, heureux de constater que la guerre ne vous a pas trop éprouver.", dit-il nerveusement.

"Bonjour, Vicomte. J'ai eu vent de vos exploits, également.", répondit Lhassa, tendue.

"Bien, voici, Ar'da Ney, mon Archimage. Sa présence m'est indispensable pour, disons, tempérer mes élans..."

"Archimage...", saluât-elle rapidement.
"Voici mon devin", achevât-elle sans autres explications.

Celui-ci s'approcha, puis se dirigea vers la table taillée derrière eux.
De sa besace, il tira une bougie, qu'il alluma et posa sur la table, puis un gros volume et plusieurs feuilles.

Intrigués, le Vicomte et l'Archimage s'approchèrent.

Le Devin les enjoignit:

"Ces manuscrits sont les fidèles copies de quelques pages du grimoire. Regardez-les."

Ar'da Ney fronça les sourcils.

"Pourquoi des copies?"

Lhassa tenta de le rassurer:

"Voyez-vous ces pigeons ? Quand je serai certaine que vos intentions sont bonnes, je libérai l'un d'eux et il ira retrouver son maître. Ce dernier apportera le grimoire d'Yselda."

Ar'da Ney ouvrit puis parcouru le livre, marmonna quelques mots inaudible, puis s'écria:

"Vicomte, c'est un piège! Ce n'est qu'un vulgaire livre de recettes!"

Dame Lhassa intervint :

"Non, non, non ! Il ne s'agit pas d'un piège ! Donnez-moi l'assurance que vos intentions sont pacifiques, et je renverrai le pigeon auprès de son maître, qui viendra avec le livre. Je vous en donne ma parole."

Ar'da Ney était suspicieux.

"Mais, Vicomtesse, qui est le propriétaire de ce volatile ?"

"Il s'agit d'un ami, un membre respecté du Duché d'Arald. Il a d'ailleurs la confiance totale du Prince Morgan, qui est un homme très avisé. Le grimoire est en sécurité avec lui. C'est pour cela que je lui en ai confié la garde. Je vous le répète, il n'y a aucun piège !"

Jeyangel prit l'Archimage à part et lui chuchota:

"Mon ami, ressentez-vous un quelconque indice d'hostilité ou de maléfice?"

"Non, pas vraiment, mais Dame Lhassa transpire l'anxiété."

"Moi non plus... Continuons..."


Dame Lhassa, semblant rassurée, ouvrit alors la cage et le pigeon noir vola vers la sortie.
Durant de longues minutes, un silence pesant s'installa. Ils étaient tous nerveux et chacun essayait de lire dans les pensées des autres.

Quelqu'un vient.

En effet, quelques secondes plus tard, le Comte Momo arriva. Son visage éclairé par les étranges champignons luisants avait une teinte bizarre.
Les salutations furent plutôt froides.
Le Comte s'approcha de la bougie, jeta le livre de cuisine par terre d'un revers de la main, enleva le sac qu'il avait sur le dos, en sortit le précieux grimoire et le posa délicatement sur la pierre.

Les Dracan d'un coté de la table, Lhassa et Momo de l'autres, ils s'attelèrent enfin à ce pour quoi ils étaient venus.

"Voyez", débuta la Vicomtesse,
là...et là, il me semble que le livre renvoie à d'autres ouvrages. Ce qui implique l'existence d'autres grimoires, ou manuels.
En revanche, à partir de... ce chapitre - est-ce d'ailleurs un chapitre ou un encart? - je ne comprends presque plus rien.
Notez que ce que j'en ai pu déchiffrer, je ne le dois qu'à l'aide de précieux collaborateurs."

"Humm...", fit Ar'da Ney
"A la lueur de la nuit...non, de l'ignorance, le - là je ne vois pas ce que ça signifie - vous donne le...le?.. Ah! ...vous donne toute possibilité!" Notez que cela n'est qu'une transcription basique. Chaque mot peut posséder plusieurs contextes.
Ainsi est-il aisé de confondre "nuit" et "ignorance", ou "possibilité" et "vérité"."

Jeyangel intervint:

"Le "préface" dit: "Crho chté (chteu?) garla man ana. Sépé de gorrinha, acrash (acresh?) té megha." C'est du "barbare" universel. Disons que, si toutes les tribus barbares connues, se réunissaient, outre le fait que nous serions tous perdus, elles seraient toutes capables de comprendre un tel texte.
En revanche, il faut noter deux choses:
la première, c'est que ceci n'est que la version "humaine". Les barbares utilisent plutôt les écritures runiques ou les symboles. Le sens peut avoir perdu en qualité à la traduction.
Le deuxième point...
Dites Comte, je vous promets que même si vous cessez de le scruter, mon acolyte restera sage
", coupât-il, voyant le Comte Momo observer ostensiblement Ar'da Ney.
"La deuxième chose, eh bien...c'est que même si je peux lire ceci...je n'ai aucune idée de ce que cela veut dire...
En revanche, continuât-il en passant quelques pages, la suite change d'écriture que je conn... BAISSEZ-VOUS!!!
"

Un sifflement se fit entendre, puis un bruit sec.
Le Vicomte Momo s'écroula, une flèche en pleine nuque.

La Vicomtesse hurla.
Jeyangel suivit le chemin présumé du trait et...
Le Vicomte Monstro se tenait debout au milieu de la grotte, son arc déjà réarmé en en joue. Il avait su être suffisamment discret pour que personne ne l'entende arriver. Il cria :

"Ma Dame, je ne vous donnerai qu'une seule et unique occasion de vous expliquer. Vous m'avez empoisonné. Vous avez tenté de m'assassiner. Et vous vous êtes déshonorée avec cet homme que je pensais être un ami !"

Il avança jusqu'à la pierre. Il était méconnaissable. Deux cernes sombres et profondes marquaient son visage blafard. Ses joues étaient émaciées. A ce moment, il s'aperçut de la présence du Vicomte Jeyangel et de son mage - arborant tous deux une expression qui ne laissait aucun doute sur leur concentration - et du devin. Tous lui faisaient face.
Il jeta alors son arc, dégaina son épée et s'écria :

"Une réunion secrète ! Que manigancez-vous ?"

Il feuilleta le grimoire, mais n'eut que le temps d'apercevoir d'étranges et inquiétants symboles, avant de sentir la morsure du feu sur sa main.

Par reflexe, et peut-être également par rage, il lança le livre au loin, sous les regards aux émotions partagées des autres personnes.
Le sien semblait celui d'un fou.

"De la sorcellerie!!! Voilà ce que vous manigancez ici! Si ce pauvre monde va si mal, c'est à cause de telles pratiques !"

Dame Lhassa lui répondit :

"Vous perdez la tête, mon ami !"

Soudain, des ombres surgirent dans la troglodyte.

"Décidément, tout le monde possède des aptitudes furtives ou quoi?"

Ces individus mystérieux arboraient une main rouge sur leur poitrine. Monstro se retourna et les vit. Les jugeant menaçants, il pointa sa lame en leur direction.

"N'approchez pas !"

Les ombres continuèrent à avancer.
Monstro fit péniblement quelques pas jusqu'à son épouse qui tentait en vain de faire reprendre connaissance au Comte Momo.

"Je ne suis pas fou ! Vous avez engagé un soi-disant médecin pour qu'il me drogue avec des plantes et des champignons. J'ai acquis la certitude que vous vouliez ma mort! Et vous auriez sans doute réussi si je n'étais pas parvenu à m'enfuir. Et peut-être même que vous auriez épousé en seconde noce ce traître de Momo."

Il leva son épée.

"Faudra-t-il que je vous tue, ma Dame ?"

A cet instant, un éclair aveuglant déchira l'intérieur du Temple.
Tout devint blanc.

Chacun des protagonistes cherchait, en vain, à distinguer quelque chose dans cette blancheur éclatante, mais on pouvait toutefois entendre des gens se déplacer dans la grotte en chuchotant.
Petit à petit la lumière revenait à sa normale et tous voyaient un groupe d'hommes emporter le seigneur Momo sur une civière. Deux  individus étrangement familiers fermaient la marche: un homme à la peau sombre coiffé d'un turban et une "fillette" d'un teint des plus pâle.

"Nazir!? Babette!? Ici!!?
Je m'attendais à des membres, mais eux en personne!? Quelle affaire assez grave peut justifier leur venue?
"

C'est alors qu'un homme qui était resté dans la grotte prit la parole.

"Je suis désolé d'avoir abusé vos sens mais cela était inévitable. Nous emportons votre ami Momo afin de le soigner chez nous là où les mages-médecins sauront le guérir. Sa blessure est des plus grave mais nous avons des sorts qui permettront de le stabiliser pendant le voyage. Je ne saurais que vous conseiller de ne pas nous en empêcher. Si l'envie vous prenait malgré tout de vouloir nous barrer la route, demandez conseil à votre compagnon Jeyangel, et demandez-lui ce qu'il en pense. Il connait très bien notre puissance et ne fera jamais l'erreur de se mêler de nos affaires."

Il fit une courte pause avant de reprendre:

"Jeyangel, je vous assure que je ne suis ici que pour rendre service à un ami, rien de plus. Il n'est pas dans les prérogatives de mon ordre de faire la moindre ingérence dans les affaires de votre pays."

"...ni d'aucun pays..."

Et sur ce l'homme se dirigea vers le couloir menant vers l'extérieur.

Jeyangel était des plus septique. Que, faisait un  psijique en Okord? Et en quoi la famille était-elle concerné par tout ceci?

La Vicomtesse s'adressa à lui:

"Le seul homme que j'ai reconnu est le mentor de Momo. Il est sorti aux cotés de cette fillette étrange. En revanche cet homme mystérieux s'est adressé à vous sans la moindre hésitation. Je crois que vous nous devez des explications sur ce qui vient de se passer."

Jeyangel réfléchit quelques instants avant de répondre:

"Sachez, Madame, que je ne DOIS d'explication à personne.
Mais je peux vous dire ceci: J'ai connu ces ordres dans un autre royaume fort lointain. J'ai même fait partie des rangs de la Confrérie, comme Momo et son mentor. Je les ai quitté pour raisons personnelles. En revanche l'ordre des psijiques est des plus mystérieux.
Pour autant que cela vous soit d'un quelconque réconfort, votre ami Momo a eu pour mentor le meilleur membre de la Confrérie que je connaisse.
Je ne pense pas que nous le reverrons de sitôt pour peu qu'il survive à cette blessure.
"

Sur ce, il mit fin à la discussion et se tourna vers Ar'da Ney.

"Ar'da, cette histoire va beaucoup trop loin!
Je suis venu pour un grimoire, et me voila à nouveau plongé dans les histoires de la Confrérie! Et ce psijique, vais-je encore devoir faire tout son boulot sans poser de questions? Non, pas cette fois. Si je le revois, et qu'il me demande ne serait-ce que de ramasser un caillou, il devra d'abord TOUT me dire, "secret" ou pas!
"

Dame Lhassa, quant à elle, expliqua tant bien que mal, la situation au Vicomte Monstro qui ne comprenait décidément rien à rien.
Au fur et à mesure de ces explications, le Vicomte passa par toutes les couleurs en comprenant son erreur et en réalisant qu'il avait probablement tué Momo qui leur avait été tant fidèle toutes ces années durant."

Jeyangel fit apparaitre hâtivement un parchemin, puis y inscrivit un message par magie.

Il se dirigea vers le grimoire, le ramassa et le remit sur la table.
A la page observée lorsqu'ils avaient été interrompu, il déposa le mot, avant de refermer le livre.

Enfin, il se tourna vers l'Archimage et fit un signe de la tête.
Un nuage noir les enveloppa puis disparu... tout comme eux.


Dans le livre, un papier attendait, tandis que la Vicomtesse Lhassa et le Vicomte Monstro discutaient.
Sur ce parchemin, un mot:

"Madame,
Il est évident que la situation ne se prête plus à l'étude du grimoire.
Je vous propose une autre entrevue, dans MON Temple cette fois. Le vôtre est bien trop fréquenté et prompte aux mauvaises rencontres.
Venez à Dra'celes, où vous ne pourrez pas manquer l'édifice: c'est celui qui arbore un dôme et peuplé de mage et prêtresses.
Demandez-moi, on vous conduira dans mon Temple personnel, auquel seul mon Archimage et moi-même avons accès (ce qui explique que Ar'da Ney sera votre guide jusqu'à moi).
Si vous veniez accompagnée, à nouveau, de quelques hommes, ayez "l'amabilité" de ne pas les cacher cette fois-ci, la première tentative ayant déjà échoué (deux mages, plusieurs formes de vie potentiellement hostiles...ça se sent.)
Je vous laisse décider du jour et de l'heure.

Jeyangel De Dracangia

Un dernier point:
Soyez plus vigilante avec ce grimoire, je vous prie.
Notez que rien...ABSOLUMENT RIEN, ne m'empêchait de voler ce précieux livre jeté à terre et oublié...
Je vous laisse juger d'où vient la confiance, et d'où vient la méfiance.
"

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Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord ! Empty Re: Tueur de barbares et Yselda. Pour Okord !

Message par Monstro9090 Sam 28 Fév - 17:30

J'étais à présent seule dans la grotte avec le devin.
 Il m'a appellée :
 "Dame Lhassa..."

 J'ai fait un signe d'agacement.

 J'avais lu et relu le message que le Vicomte Jeyangel avait laissé dans le grimoire. Il ne l'avait pas volé. J'étais donc certaine d'une chose : ce seigneur était digne de confiance.

 J'étais anéantie. Rien ne s'était passé comme prévu. Je n'aurais pas dû écouter le Comte Momo et encore moins le mêler à tout ceci. Il avait échappé de peu à la mort. Heureusement, il allait sans doute guérir de sa blessure. Toutefois, je ne comprenais pas pourquoi mes incantations ne lui avaient pas fait reprendre connaissance.

 "Ces incantations fonctionnent très bien, a répondu le devin, je vous assure. Vous les avez testées sur des paysans et les résultats sont ceux que l'on attend. Je suppose que le Comte Momo a en lui des énergies négatives qui ont fait barrage. Vous avez vu les personnes qu'il a fréquenté autrefois..."

 J'ai acquiescé et je me suis replongée dans mes pensées. J'avais été trop clémente avec mon mari. Je l'avais sous estimé. Je me rendais compte qu'il avait plus de ressources en lui que je le pensais. J'aurai pu faire beaucoup mieux en provoquant son enfermement dans les geôles de Montagne Noire.

 Au bout d'un moment, je me suis inquiétée de ce que faisait le devin. Je l'ai aperçu accroupi au bord de la rivière souterraine, un bâton à la main.
 Je me suis levée et je suis allée vers lui. Il avait placé des cailloux en cercle près de l'eau, ainsi qu'une chandelle et de l'encens au centre. Tout autour, il dessinait des motifs étranges dans le sable.
 J'ai tout de suite reconnu l'appel aux forces de la nature.
 Il a levé les mains au ciel en marmonnant quelque chose.

 Soudain, la flamme de la bougie a vacillé et la rivière à cet endroit a pris une teinte sombre.
 Le devin m'a fait signe d'approcher.
 "Regardez dans l'eau..."

 Je me suis alors penchée :

 Je me vois d'abord entrer dans Zouzouland. Immédiatement, des gardes nous arrêtent, mon devin et moi. Ils prennent la besace qui contient le précieux grimoire et nous traînent jusque dans l'une des prisons du château. La lourde porte se referme.
 Je vois ensuite un visage derrière les grilles qui servent à apporter de la nourriture aux prisonniers. Le visage du Vicomte Monstro.
 Je m'écrie : "Qu'est-ce que cela veut dire ?!".
 Mon époux me fixe, le visage fermé.

 "Ma Dame, nous ne pouvons pas partager la même demeure après l'empoisonnement et la séquestration que vous m'avez faits subir. Rassurez-vous, je ne compte pas vous faire vivre dans cette cellule jusqu'à la fin de vos jours. Il s'agit d'une simple mesure de précaution. Mais, je vais faire preuve d'humanité J'ai donc décidé que, dès demain, vous partiriez habiter à Dzintars."
 
 Je suis horrifiée. "Dzintars ! Mais ce lieu est affreux et puant ! Le donjon est humide, inconfortable et parcouru par les courants d'air. Il n'y a que des plaines sans arbre, à perte de vue, où les paysans laissent pourrir des carcasses pour faire de l'engrais. D'ailleurs, ces gens-là sont sales et rustres."

Il sourit "Vous aurez un nouveau sujet d'étude..."

 Je m'inquiète : "Le devin m'accompagne, n'est-ce pas ?"

 "Non, ma Dame. J'avoue ne pas encore avoir statué sur son sort. Je peux par contre vous affirmer que ses services ne me seront d'aucune utilité."

 "Et... Et le grimoire d'Yselda ?"

 "Je brûlerai ce livre maudit afin que tout ce qu'il contient de démoniaque parte en fumée."



 Je me suis reculée, haletante et terrifiée par ce que je venais de voir. L'eau est brusquement redevenue limpide et le devin a éteint la chandelle.

 Après avoir un peu repris mes esprits, j'ai demandé :
 "Vieillard, qu'est-ce que ça veut dire ?"

 Le devin s'est tourné vers moi.
 "Je viens de vous montrer ce qui va se passer si nous rentrons à Zouzouland. Le Vicomte est très en colère. Il vous en veut. A votre retour, il vous exilera loin, très loin."

 "Dans ce cas, il faut retarder le retour le plus possible. Il s'apaisera avec le temps..."

 "Vous êtes bien optimiste, ma Dame..."

 "Je pense que je vais me rendre au rendez-vous du Vicomte Jeyangel. Et tu viens avec moi. Je te confie le grimoire. Il faut qu'on arrive à percer ses secrets."

 Le devin a passé la main sur sa besace. Le livre était dedans. Le vieil homme m'a chuchoté :
 "Dame Lhassa, si je peux me permettre, que ferez-vous des secrets magiques qu'il contient ?"

 J'ai pris une inspiration.
 "Tu le sauras bien assez vite. Il faut déjà trouver quelque chose d'exploitable dedans."

 Je suis allée jusqu'à la table et j'ai pris le petit nécessaire d'écriture que le devin emmenait toujours en voyage.

 Vicomte Jeyangel,

 Je vous prie de d'accepter mes plus sincères excuses concernant les derniers événements. Croyez bien que j'ai été aussi surprise que vous du déroulement de cette entrevue.
 Je me rendrai à votre Temple en compagnie de mon devin. Nous y serons à l'aube du troisième jour.
 Si vous voulez communiquer avec moi, ne le faites que par le biais du pigeon qui transporte ce message. Lui seul saura me retrouver.
 Par contre, la présence de mon devin lors de l'étude du grimoire n'est pas négociable.
 Je vous assure que nous ne serons que tous les deux...

 Je suis plus impatiente que jamais de reprendre l'étude de ce livre barbare !
 Bien à vous,
 Vicomtesse Lhassa
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